Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé, dans la soirée du mardi 11 avril, la composition du gouvernement de son nouveau premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga. La nouvelle équipe compte 35 ministres, dont sept femmes (contre huit précédemment).

Les titulaires des principaux portefeuilles au sein du précédent gouvernement, dirigé par Modibo Keïta, restent en poste. Seule exception : le ministère de la défense, occupé par M. Maïga jusqu’à sa nomination, samedi, est attribué à Tiéna Coulibaly, ancien ministre de l’économie et jusqu’alors ambassadeur aux Etats-Unis. 

Les changements les plus notables concernent les ministères de la santé et de l’éducation nationale, alors que ces deux secteurs connaissent d’importants mouvements de grève. Le nouveau premier ministre a d’ailleurs reçu, mardi, les deux principales centrales syndicales du pays afin de sortir de la crise sociale.

Grève illimitée

Depuis le 9 mars, les personnels des hôpitaux publics et des centres de santé communautaires dépendant de l’Etat sont en grève illimitée. Ils réclament une augmentation des salaires et l’intégration de travailleurs contractuels dans la fonction publique.

Par ailleurs, à l’appel des syndicats de l’enseignement primaire et secondaire, plusieurs centaines de maîtres d’école et de professeurs ont commencé lundi une grève de dix jours, selon leurs porte-parole. Les enseignants du supérieur et de la recherche scientifique sont de leur côté en grève illimitée depuis le début du mois.

Abdoulaye Idrissa Maïga est le quatrième premier ministre du président Keïta, élu en 2013, après Oumar Tatam Ly (septembre 2013-mars 2014), Moussa Mara (avril 2014-janvier 2015) et Modibo Keïta. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques malgré la signature de l’accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes.