Deux autocars ont quitté Grande-Synthe (Nord) et pris la route de centres d’accueil et d’orientation (CAO) mercredi 12 avril à la mi-journée, avec à leur bord des migrants sans abri durable depuis le gigantesque incendie qui a détruit le camp de la Linière, dans la nuit de lundi à mardi. Les véhicules vont transporter 70 migrants vers deux CAO du Nord, et d’autres dans l’Aisne.

Les trois quarts des chalets en bois du camp ont été réduits en cendres par les multiples départs de feu qui ont embrasé la quasi totalité du camp, à la suite de bagarres survenues entre Kurdes irakiens et Afghans.

Désormais, « l’objectif est de pouvoir accueillir rapidement toutes les personnes sinistrées sur tout le territoire français et leur permettre d’entrer dans le parcours de la demande d’asile », ont déclaré dans un communiqué les ministères de l’intérieur et des transports.

A cette fin, les ministres Matthias Fekl et Emmanuelle Cosse, qui s’étaient rendus à Grande-Synthe la veille, « vont demander aux préfets (…) d’accélérer la mise à disposition de places » en CAO, via « une visioconférence exceptionnelle ce mercredi ».

1 200 migrants hébergés en urgence

Sur les près de 1 400 migrants vivant au camp de la Linière, « plus de 1 200 ont été hébergés en urgence dans des salles communales », précise le communiqué des ministères, qui salue « la mobilisation des élus locaux et des services de l’Etat ». Pour le sous-préfet Eric Etienne, « il n’y a pas tellement de gens évaporés dans la nature ».

Mercredi, une soixantaine de Kurdes, baluchons par-dessus l’épaule, ont quitté le gymnase destiné aux familles. « Nous repartons vers le camp » de la Linière, a dit l’un d’entre eux à l’AFP, sans précision. Des « rumeurs de réouverture » du camp avaient en effet déjà entraîné, vers midi, la fermeture d’une portion de l’A16 pendant vingt minutes à cause de la présence de plusieurs dizaines de migrants à proximité, a expliqué une porte-parole de la préfecture.

Le sinistre a livré les migrants à eux-mêmes. « Il y a une mobilisation générale » avec une réunion ministérielle tous les jours, « tout sera fait pour réussir », affirme le sous-préfet.

Les migrants sont partagés vis-à-vis de l’accueil en salle de sport. « Ça va, c’était bien, enfin… correct », a dit Khalil, un Kurde de 29 ans qui a passé la nuit à la salle Dufour. Environ 200 Kurdes y ont dormi, selon le personnel de sécurité sur place. Une trentaine d’autres ont choisi de dormir à la belle étoile, sur la pelouse voisine.