Benoît Hamon à Villiers-le-Bel, le 12 avril. | GONZALO FUENTES / REUTERS

Benoît Hamon, distancé dans les sondages, ne devrait-il pas s’effacer au profit de Jean-Luc Mélenchon qui, lui, est en pleine ascension ? C’est ce qu’a sous-entendu le camp Mélenchon, mercredi 12 avril, s’attirant une fin de non-recevoir de l’équipe du candidat socialiste.

Alexis Corbière, le porte-parole de M. Mélenchon, a demandé sur LCI à M. Hamon de ne pas « être un obstacle » :

« Quand [M. Hamon] voit nos meetings, cette force populaire qui se lève, la dynamique qui est autour de nous, et qu’il compare à toutes les trahisons qu’il subit de la part de ses amis qui passent leur temps à lui planter des poignards dans le dos, je lui dis Benoît, ne sois pas un obstacle à cette volonté populaire qui monte”. »

Et d’ajouter : « Si le fait qu’il maintienne sa candidature empêche Jean-Luc Mélenchon d’être au second tour… » M. Corbière a toutefois assuré ne « rien demander » et a affirmé « respecter » le candidat socialiste : « On sera loyal vis-à-vis de Benoît Hamon, il fait ce qu’il veut. Je ne vais pas passer douze jours à chercher à interpeller en permanence. »

« Il fallait y penser avant »

« Le sujet ne se pose pas en ces termes-là », a répondu le directeur de campagne de M. Hamon, Mathieu Hanotin. Il évoque les différentes « offres de discussion » faites au camp Mélenchon pour essayer « quand il était temps de construire quelque chose de commun à gauche », et rappelle que ça avait « d’ailleurs été suffisamment reproché aux uns et aux autres ».

« Ça n’a pas été souhaité le moment venu, maintenant, quand on est à une semaine du premier tour, il faut que chacun défende son projet et la vérité sera dans les urnes. »

Il a été rejoint par le premier secrétaire du Parti socialiste, qui a interpellé M. Corbière sur Twitter, lui disant qu’il « fallait y penser avant », quand « Benoît Hamon a tendu la main que vous avez fermé la porte ».

De son côté, le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, a dit espérer que « le maintien de la candidature de Benoît Hamon ne coûtera pas (une) qualification » pour le second tour. « Puisque nous en sommes là aujourd’hui » et qu’il n’y a pas de rapprochement, « l’effort, la mobilisation doit se tourner vers la qualification de Jean-Luc Mélenchon », qui est « possible », a-t-il soutenu.

Après s’être rencontrés fin février, M. Mélenchon et M. Hamon n’étaient pas parvenus à se mettre d’accord sur une candidature commune.