« Nous ne serons pas de la génération qui s’excuse », s’est exclamé mardi 11 avril Marion Maréchal-Le Pen lors d’un meeting à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). La députée Front national du Vaucluse faisait référence à Emmanuel Macron et à ses propos sur la colonisation de l’Algérie en février dernier.

Elle a souligné le « peu d’estime que porte Emmanuel Macron à notre pays, lui qui va s’inscrire dans la repentance d’Etat sur les traces de Jacques Chirac (...), qui va insulter la France à l’étranger en parlant de la colonisation en Algérie comme d’un crime contre l’humanité ». Ces remarques du candidat à l’élection présidentielle ne visent, selon Marion Maréchal-Le Pen, qu’à plaire à « la communauté franco-algérienne, francophobe j’imagine ».

Sa tante, Marine Le Pen, a elle été critiquée par la majorité de la classe politique pour avoir affirmé dimanche que la France n’était « pas responsable du Vel d’Hiv ». Une déclaration en phase avec ce qu’a promis à Bayonne l’élue du sud de la France : avec le FN, « il n’y aura pas de séduction communautariste, pas de repentance d’État, avec nous l’Histoire ne sera plus un outil de propagande politique, d’auto-flagellation ».

250 sympathisants dans la salle, le double d’opposants dehors

Estimant que cette « auto-flagellation » a pour objectif « de nous faire accepter l’inacceptable, au prétexte que nous aurions à l’égard de certains une dette imprescriptible qu’il nous faudrait payer et qui nous conduirait à accepter toute la misère du monde », Marion Maréchal-Le Pen a assuré que si son parti arrive au pouvoir, « nous apprendrons les faits glorieux de notre histoire à nos enfants (...). Telle est la condition pour recréer un sentiment commun ».

400 personnes selon la police, 600 selon les organisateurs, ont protesté contre la venue de la députée FN à Bayonne. | Bob Edme / AP

Pendant qu’elle s’exprimait devant 250 sympathisants au Palais des sports de Lauga, 400 personnes protestaient à l’extérieur de la salle selon la police, 600 selon les organisateurs. Avant le début du meeting, elles avaient accueilli les militants FN avec fumigènes, cornes de brume, jets d’oeufs, huées, sifflets et bruits de casseroles.

Une manifestante interrogée par l’AFP a expliqué qu’elle était « là pour dire que l’on est chez nous et que les fascistes n’ont pas leur place. »

Le rassemblement, soutenu par des associations, le parti communiste et le parti écologiste EELV, s’est dispersé vers 22 heures.