Rencontre entre Rex Tillerson et Sergueï Lavrov, le 12 avril à Moscou. | Alexander Zemlianichenko / AP

Dans un climat tendu, voire hostile, entre les deux puissances, Vladimir Poutine recevait mercredi 12 avril au Kremlin le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a annoncé une porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis à Moscou. Cette rencontre, qui n’était pas prévue au programme de la visite du responsable américain, intervient après plusieurs heures de négociation entre les chefs de la diplomatie des deux puissances.

Avant cet entretien, la présidence russe a diffusé la retranscription d’une interview télévisée dans laquelle Vladimir Poutine donne le ton de la conversation avant qu’elle n’ait lieu. Interrogé sur les relations avec les Etats-Unis depuis que Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche le 20 janvier, le président russe répond :

« On peut dire que le niveau de confiance au niveau opérationnel, en particulier sur le plan militaire, ne s’est pas amélioré, mais plutôt détérioré. »

Le Kremlin a diffusé le script de cette interview au moment même où le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, commençait son entretien avec Rex Tillerson, visant notamment, selon Moscou, à éviter de nouveaux bombardements « illégaux » des Etats-Unis en Syrie.

Vladimir Poutine, dans son interview, maintient sa version selon laquelle l’armée syrienne n’a pas mené d’attaque au gaz sarin le 4 avril dans la province d’Idlib, et assure que le régime de Bachar Al-Assad a respecté sa promesse de se débarrasser de son arsenal chimique. Il avance deux explications à la mort de 87 personnes par contamination chimique à Khan Cheikhoun : soit le bombardement de l’aviation syrienne a touché un entrepôt des rebelles – explication jugée irréaliste par de nombreux experts –, soit l’attaque a été purement et simplement inventée.

Les « véritables intentions » de la Maison Blanche

Avant de s’entretenir avec M. Tillerson, M. Lavrov a pour sa part dit que Moscou souhaitait avoir un « dialogue constructif » avec les Etats-Unis et des « discussions franches et honnêtes » sur la formation d’une grande coalition antiterroriste. Le chef de la diplomatie russe a insisté sur le fait que les tirs de missiles américains contre une base syrienne la semaine dernière étaient « illégaux » et qu’une telle frappe ne devait pas se reproduire. « Nous voulons connaître les véritables intentions de la Maison Blanche », a-t-il dit.

Rex Tillerson s’est dit, lui, ouvert à une discussion franche avec son interlocuteur pour « clarifier » les zones d’intérêt commun entre les deux pays et « comprendre et réduire les profondes divergences » qui existent.