Selon le général Ano (au centre), Abou Rami voulait « se faire un nom » et était impliqué dans un projet d’enlèvement de touristes sur l’île de Bohol, très loin du fief du groupe islamiste sur l’île de Jolo, à 500 km de là. | ROMEO RANOCO / REUTERS

Mouamar Askali, alias Abou Rami, un chef du groupe islamiste Abu Sayyaf qui serait directement impliqué dans l’enlèvement et l’exécution d’otages canadiens et allemand aurait été tué pendant une opération de l’armée philippine, a déclaré à la presse le chef d’état-major des armées, le général Eduardo Ano, mercredi 12 avril.

Quatre soldats et au moins six membres du groupe lié à l’Etat islamique (EI) ont été tués mardi au cours d’une fusillade sur l’île touristique de Bohol, dans le centre de l’archipel. Parmi les djihadistes abattus figurait Mouamar Askali, un ancien porte-parole du groupe réputé pour sa cruauté.

Abu Sayyaf (« porteur de l’épée »), qui est une organisation spécialisée dans les enlèvements crapuleux et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, a décapité l’an dernier deux Canadiens, John Ridsdel et Robert Hall, et en février un septuagénaire allemand, Jürgen Kantner, pour lequel une rançon de 600 000 dollars avait été demandée.

Selon le général Ano, Abou Rami voulait « se faire un nom » et était impliqué dans un projet d’enlèvement de touristes sur l’île de Bohol, très loin du fief du groupe islamiste sur l’île de Jolo, à 500 km de là.

Les ambassades des Etats-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne et d’Australie avaient conseillé à leurs ressortissants de ne pas se rendre pendant la Semaine sainte dans les Visayas, dont font partie les îles de Bohol et Cebu. Manille tente de contenir les retombées catastrophiques des enlèvements sur le tourisme, un secteur-clé de son économie.

L’armée philippine a ajouté qu’elle pourchassait cinq combattants d’Abu Sayyaf en fuite après ces affrontements.