Francis Holder a repris l’entreprise de son père en 1958 et en a fait un empire. | Edouard Bride/PhotoPQR/Voix du Nord/Maxppp

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le riche septuagénaire le dit et le répète : au nom de ses 14 000 salariés, il apporte son soutien au candidat Les Républicains. Des salariés qui n’ont, bien sûr, pas été consultés. Et qui, évidemment, ne sont pas contents.

Roi de la baguette

Du petit commerce familial lillois dont il a hérité à la mort de son père en 1958, Francis Holder a fait une marque reconnue à l’international, « Paul ». Avec plus de 700 boutiques (en incluant la filiale Ladurée, rachetée par son groupe au début des années 1990) présentes sur cinq continents, il est à la tête d’un véritable empire industriel. En 2016, la fortune de sa famille était estimée à 360 millions d’euros, soit la 190e plus riche de France.

Représentant du personnel

Francis Holder a apporté son soutien à François Fillon en tant qu’« ambassadeur » des 14 000 salariés de Paul… qui n’ont guère apprécié. « On est un peu surpris qu’il parle à notre place. Chacun est encore libre en France d’avoir ses opinions libres », a réagi au micro d’Europe 1 un délégué CFDT du groupe. Le hashtag #boycottPaul a immédiatement fleuri sur les réseaux sociaux. Président de la filiale Ladurée, son fils David Holder a essayé de rectifier le tir : « La maison Ladurée respecte la liberté de penser de l’ensemble de ses collaborateurs. »

Macroniste par alliance

Tandis que son époux affiche publiquement son soutien à François Fillon, qu’il pense capable de « libérer le travail », Françoise Holder, sa compagne et associée de toujours, roule pour Emmanuel Macron. Sarkozyste déçue, elle est même l’un des neufs délégués nationaux du mouvement En Marche !. « La France a besoin d’une nouvelle génération d’hommes et femmes
politiques »,
estime-t-elle.

Lire aussi : La vie de couple à l’épreuve des convictions politiques

Accro à la chine

Il n’a pas encore 20 ans quand l’achat d’un buffet en acajou chez un antiquaire du Nord lui donne le goût des objets d’antan. « La chine, c’est un vice. Parfois, je vois un objet et il faut que je l’achète », raconte le septuagénaire dans Challenges. Une passion envahissante : à Lille, deux entrepôts sont utilisés pour abriter les 15 000 objets, qui servent à la décoration des boulangeries. Son autre passion : un film de Marcel Pagnol. Pas n’importe lequel : La Femme du boulanger. Story-telling ?

La vidéo de soutien à François Fillon postée sur YouTube par Francis Holder

Soutien de Francis Holder à François Fillon
Durée : 01:30

Par Albert Marie