En février, la Mini NES s’était écoulée à 84 000 exemplaires en France. | Nintendo

Lancée le 10 novembre 2016 et après cinq mois de commercialisation seulement, la Nintendo Classic Mini NES s’apprêterait à tirer sa révérence. D’après la filiale américaine de Nintendo, la production de cette version miniature de la fameuse console NES aurait cessé, les derniers exemplaires devant être livrés ce mois-ci aux distributeurs.

Si Nintendo of America a précisé que cette déclaration n’engageait pas les autres branches de la compagnie japonaise, la production aurait également cessé en Europe, d’après les informations du Monde. Toujours d’après nos informations, Nintendo ne fermerait toutefois pas tout à fait la porte à un retour de la console dans le futur, précisant que, dans le cas d’une hypothétique reprise de la production, une annonce serait faite sur le site officiel du constructeur.

Si Nintendo n’a pas donné à cette occasion de raison officielle à l’arrêt de la production de la Mini NES, Philippe Lavoué, directeur général de Nintendo France, avait expliqué au Monde en février dernier qu’il s’agissait de s’assurer que les partenaires se concentrent plutôt sur la distribution de la Switch, la nouvelle console de Nintendo disponible depuis début mars :

« On ne voulait pas saturer [le marché] avant le lancement de la Switch. [On ne craint pas qu’elles se parasitent l’une l’autre mais], on voulait juste faire en sorte que nos partenaires et distributeurs soient concentrés sur nos propositions de valeur. La Mini NES avait un temps de vie sur la fin de l’année 2016, on ne voulait pas que ce temps de vie dure indéfiniment. Les enjeux à venir sont évidemment beaucoup plus importants. Et pour nous, et pour eux. »

Ironiquement, la Nintendo Switch, sortie le mois dernier a connu un démarrage des ventes en fanfare, et la console est en rupture de stock dans la quasi-totalité des magasins.

Sur Twitter, des observateurs soulignent que la NES Mini, avec ses cinq mois de commercialisation, aura été la console Nintendo à la durée de vie la plus courte : plus courte même que celle du Virtual Boy, console des années 1990 et échec historique de Nintendo, vendue huit mois seulement.

« Nintendo a une part de responsabilité »

Lancée le 10 novembre 2016 au Japon (et le 12 novembre en Europe), cette petite console vendue 60 € embarque 30 jeux vidéo initialement parus entre 1983 et 1993. Parmi eux, beaucoup de classiques comme la trilogie Super Mario Bros, les deux premiers Zelda, Metroid, Castlevania, Mega Man 2 ou encore le premier Final Fantasy.

Dès son annonce, Nintendo a été dépassé par l’engouement suscité par sa console, qui était, avant même sa commercialisation, en rupture de stock chez de nombreux revendeurs. Depuis, ceux-ci ont été régulièrement réapprovisionnés, mais au compte-gouttes, sans réussir à satisfaire la demande.

Si au moins 84 000 Mini NES ont trouvé preneur en France (1,5 million dans le monde), le directeur de Nintendo France a reconnu en février que la marque avait été « un peu petit bras » et aurait sans doute pu vendre davantage de consoles.

« On a eu des aléas de production sur la Mini NES, c’est une réalité. Mais effectivement, on reconnaît tout à fait qu’on a une part de responsabilité dans la situation et dans le fait qu’il y a à peu près 20 000 ou 25 000 personnes [en France] qui n’ont pas eu la console qu’ils souhaitaient. »

Résultat : sur le site Amazon, des Mini NES de seconde main sont vendus 150 €, soit deux fois et demi son prix. Avec l’arrêt de la production de la Mini NES, les joueurs désireux de s’adonner aux classiques de la NES sans se ruiner ni télécharger illégalement les jeux du constructeur vont devoir se tourner vers la « Console virtuelle », la boutique en ligne de Nintendo proposant, sur consoles 3DS et Wii U, des jeux anciens en téléchargement payant.

La fin de la Mini NES et de sa compilation de 30 jeux à 60 € pourrait d’ailleurs être l’indice de l’apparition prochaine sur Switch de ce service où les jeux sont généralement vendus entre 5 € et 12 € l’unité.