« Je n’ai pas l’intention de faire Cuba en France », déclare le candidat de La France insoumise dans une interview, samedi 15 avril, dans Ouest-France. | LAURENCE GEAI POUR LE MONDE

« Je n’ai pas l’intention de faire Cuba en France », déclare Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle, dans une interview parue, samedi 15 avril, dans Ouest-France. Il y assure n’avoir « jamais approuvé la façon dont était organisé politiquement Cuba ».

Des déclarations qui font suite à plusieurs jours de critiques de la part d’autres candidats à la présidentielle, et d’une partie de la presse française, qui ont jugé « dangereux » le programme de Jean-Luc Mélenchon et son alliance avec le Parti communiste.

Dans ce long entretien à Ouest-France, Jean-Luc Mélenchon est également interrogé sur son « soutien à Hugo Chavez ». Il répond :

« J’ai soutenu Chavez contre l’agression des Américains. Aujourd’hui, le problème de ce pays, c’est d’abord la baisse du prix du pétrole. Je n’y suis pour rien. Je trouve que c’est un signe d’extrême désarroi intellectuel de m’affronter sur un terrain pareil avec une telle caricature. »

Toujours dans Ouest-France, Jean-Luc Mélenchon en profite pour répondre à François Hollande, qu’il dit « aveugl(é) » par ses « détestations personnelles ». « Quand je suis à 18 %, il pense que je sens mauvais. Mais qu’a-t-il dit quand Marine Le Pen était presque à 30 % ? », interroge le candidat de La France insoumise, qui jouit d’une forte dynamique dans les sondages au premier tour depuis plusieurs semaines.

Quelques jours plus tôt, l’actuel président de la République avait dans une interview au Point mis en garde contre les « simplifications » et les « falsifications qui font que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte », une critique semble-t-il adressée à Jean-Luc Mélenchon.

« S’insérer dans l’économie de leur région »

Ces déclarations sont dans la continuité des dernières mises au point faites par Jean-Luc Mélenchon sur son programme. Le candidat de La France insoumise a précisé sa proposition de faire adhérer la France à l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique. Une décision qui a été utilisée par ses adversaires du premier tour de la présidentielle : jeudi 13 avril, le candidat d’En marche !, Emmanuel Macron, avait ironisé en effet à propos de la volonté de M. Mélenchon de « relever » la France « dans l’Alliance bolivarienne ».

Invité du journal de 20 heures sur TF1 le 14 avril, Jean-Luc Mélenchon a précisé qu’il souhaitait permettre aux « territoires d’outre-mer français, en particulier ceux des Caraïbes et la Guyane, de s’insére(r) dans l’économie de leur région ». « Par cohérence intellectuelle, je ne vais pas leur demander d’aller se mettre dans le Mercosur [union commerciale de plusieurs pays d’Amérique latine], qui est une espèce de super-Union européenne et qui est en compétition avec nous les Français », a ajouté M. Mélenchon.

Lancée par Hugo Chavez et Fidel Castro en 2005, l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (AlBA) est un projet régional d’intégration économique et politique. Elle rassemble l’Equateur, le Venezuela, Cuba, la Bolivie, le Nicaragua et plusieurs petits pays des Antilles tels que la Dominique, Saint-Vincent et les Grenadines, Sainte-Lucie ainsi que Antigua-et-Barbuda. L’alliance a considérablement perdu de son influence ces dernières années.

Sous la présidence d’Hugo Chavez, qui dirigea le Venezuela pendant quatorze ans, jusqu’à sa mort, en mars 2013, des nationalisations ont été effectuées dans différents secteurs d’activité, dont le pétrole, l’acier, l’électricité, le ciment, les télécommunications ou les banques.