Au coude-à-coude avec l’ancien premier ministre dans les sondages, Emmanuel Macron s’en est pris avec virulence à François Fillon, lundi 17 avril au matin. Entre les deux hommes, c’est la bataille pour le second tour qui se joue et à une semaine du premier tour du scrutin, ni l’un ni l’autre ne manquent une occasion de s’épingler.

Invité de RMC-BFMTV, le candidat d’En marche ! a fustigé son adversaire qui « a été ministre d’à peu près tout depuis trente ans pour nous expliquer [aujourd’hui] qu’en fait il voulait autre chose ». « Je ne suis pas de cette race-là », a-t-il lancé. Accusé « d’être d’accord avec tout le monde », comme le lui avait opposé François Asselineau lors du débat télévisé du 3 avril, il a justifié de pouvoir être d’accord avec des candidats des camps adverses au sien. « Dire non m’a structuré politiquement », s’est-il défendu.

« Il a décidé d’attaquer le cœur de la démocratie »

Emmanuel Macron a par ailleurs déclaré voir « un durcissement » dans la position de François Fillon après ses propos sur une éventuelle entrée de Sens commun dans un gouvernement.

« Beaucoup de nos concitoyens qui sont de centre droit ou de droite ne peuvent pas se retrouver dans ce projet politique parce que c’est un vrai conservatisme social et sociétal », a-t-il ajouté. « Sens commun, c’est l’émanation politique de ce qui a été la manifestation pour tous, c’est-à-dire des femmes et des hommes qui pensent que leur principal combat dans notre société, c’est d’aller réduire les droits de certaines et de certains », a commenté Emmanuel Macron.

« François Fillon, dans sa campagne, a décidé (…) de réveiller une part de la droite qui ne se sent plus totalement à l’aise dans la poursuite de l’intérêt général républicain (…) Il a décidé d’attaquer le cœur de la démocratie et ça, c’est dangereux », a-t-il renchéri.

Un premier ministre ancien parlementaire

Lors de cet entretien, Emmanuel Macron a par ailleurs évoqué le profil de son futur premier ministre qui ne sera pas issu de la société civile. « Pour être premier ministre, il faut une personne qui a une expérience politique et notamment parlementaire », a expliqué le candidat qui souhaite qu’une moitié de son gouvernement soit issue de la société civile.

M. Macron s’est également défendu d’avoir hérité de plusieurs millions d’euros d’Henry Hermand, l’homme d’affaire qui fut son mentor en politique, mort en novembre 2016. « C’est faux », a répondu le candidat qui a précisé : « J’ai demandé à ce que le notaire de cette personne (…) puisse communiquer de manière officielle dès mardi », afin de démentir la rumeur.