L’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye a été formellement inculpée pour corruption dans l’enquête sur le retentissant scandale de corruption qui a précipité sa destitution, a annoncé lundi 17 janvier le parquet.

Placée en détention à la fin de mars, Mme Park est également poursuivie pour abus de pouvoir et pour avoir divulgué des secrets d’Etat, ont annoncé les enquêteurs dans un communiqué.

Park Geun-hye serait impliquée dans treize affaires pour des faits de corruption, abus de pouvoir, extorsion ou encore fuite de documents officiels au profit de Mme Choi Soon-sil, sa confidente de l’ombre et amie de quarante ans. Les cas de corruption, pour lesquels elle risque jusqu’à dix ans de prison, semblent les plus graves.

Mme Park aurait intrigué avec Mme Choi pour forcer les chaebols, les conglomérats locaux, à consentir des dons d’un total de 77,4 milliards de wons (65 millions d’euros) à deux fondations, la Mi-R et K-Sports, contrôlées par Choi Soon-sil.

Un industriel inculpé

Le ministère public a également annoncé lundi l’inculpation du président du groupe Lotte, le cinquième conglomérat du pays, Shin Dong-bin, qui est accusé d’avoir corrompu Mmes Park et Choi.

Le scandale, qui avait éclaté en milieu d’année dernière, avait entraîné des manifestations monstres pour réclamer le départ de la présidente.

Alors que le scandale faisait rage depuis de longs mois dans un contexte de frustrations économiques et sociales croissantes, Mme Park avait été destituée le 9 décembre par l’Assemblée nationale. Cette destitution a été validée le 10 mars par la Cour constitutionnelle, permettant du même coup la levée de son immunité présidentielle, son audition et son placement en détention provisoire.

Elle est le troisième ancien chef de l’Etat à être arrêté dans une affaire de corruption en Corée du Sud. Les ex-hommes forts Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo ont purgé des peines de prison pour ce motif dans les années 1990.