Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un conférence de presse à Istanbul, le 16 avril. | MURAD SEZER / REUTERS

La courte victoire du oui au référendum destiné à instaurer une « hyperprésidence » en Turquie a fait réagir, lundi 17 avril, plusieurs candidats à l’élection présidentielle en France et leurs proches.

« Si le verdict est confirmé (…), je pense qu’il faudra organiser la désescalade avec le régime turc », a déclaré Benoît Hamon (Parti socialiste) sur Europe 1.

« Il faut que les relations soient normalisées avec la Turquie (…). La Turquie reste un partenaire avec lequel il faut travailler, ne serait-ce que sur la question des réfugiés, et puis pour la solution politique en Syrie. »

Benoît Hamon a aussi jugé que « la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne [était] largement repoussée, tant l’état d’esprit de M. Erdogan depuis plusieurs mois à l’égard de l’UE est peu coopératif ». « Il y a eu une nouvelle provocation de M. Erdogan hier sur ce point, la volonté de faire un référendum sur la peine de mort », a-t-il relevé. Il a souligné que le rétablissement de la peine de mort empêcherait de fait l’adhésion à l’Union européenne.

« L’adhésion [à l’UE] n’avancera pas », a appuyé Emmanuel Macron (En marche !) sur BFM-TV, mais, a-t-il ajouté, « mon souhait c’est de continuer à avoir une UE qui laisse la porte ouverte aux démocrates de la Turquie ».

Il y a des contestations. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider ceux qui se battent sur le terrain sur ce sujet [le résultat du référendum]. Cela montre une dérive autoritaire, une sortie du cours de l’histoire de la Turquie.

« La Turquie ne peut pas rentrer dans l’UE »

Le résultat de ce référendum est « inquiétant », a souligné Florian Philippot, vice-président du Front national sur CNews. Il a noté que les Turcs de France ont donné un « oui massif » – (à 65,11 %) à M. Erdogan, « ce qui veut dire qu’on a une communauté turque en France peut-être beaucoup plus radicalisée » que sur place.

M. Philippot dénonce par ailleurs un « chantage » de la Turquie qui « retient des migrants » en échange de « l’accélération de la procédure d’adhésion à l’UE, d’argent et de visas ». En réponse, « on doit retrouver notre capacité de décisions, on doit retrouver notre souveraineté et nos frontières nationales, et ne plus dépendre d’une UE sous contrôle de Mme Merkel qui va négocier dans notre dos avec M. Erdogan ».

« La Turquie ne peut pas rentrer dans l’UE », a réagi de son côté Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) sur Public Sénat. Selon lui, « la France doit rompre définitivement les négociations ».