Des crânes humains retrouvés dans une fosse commune découverte à Tshimaiya, dans le Kasaï-Central, en République démocratique du COngo, en mars 2017. | REUTERS

Les Nations unies ont annoncé, mercredi 19 avril, avoir découvert dix-sept nouvelles fosses communes, portant le nombre total de charniers découverts à quarante, dans la région des Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo (RDC), en proie depuis septembre 2016 à des violences meurtrières entre une rébellion et les forces de sécurité.

En outre, l’ONU a prévenu qu’elle réclamerait l’ouverture d’une enquête internationale, y compris par la Cour pénale internationale (CPI), si les autorités congolaises n’ouvrent pas immédiatement une enquête sur ces violences.

« Des enquêteurs des Nations unies en RDC confirment l’existence d’au moins 17 nouvelles fosses communes dans la province du Kasaï-Central », écrit le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme dans un communiqué parvenu à l’AFP.

« Cela porte à quarante le nombre total de fosses communes documentées par les Nations unies dans les provinces du Kasaï-Central et Kasaï-Oriental » depuis le début des violences dans ces régions, poursuit le Haut-Commissariat.

Atrocités et massacres

Ces violences, entre les forces de sécurité et les miliciens se réclamant du chef coutumier Kamwina Nsapu, tué le 12 août 2016, ont fait plusieurs centaines de morts, dont deux experts missionnés par le secrétaire général de l’ONU pour enquêter dans la région.

Ces affrontements se déroulent dans les provinces du Kasaï-Central, du Kasaï-Oriental, du Kasaï et du Lomami.

« Il est absolument essentiel que le gouvernement de la RDC prenne les mesures nécessaires, et jusqu’ici manquantes, pour qu’une enquête immédiate, transparente et indépendante, qui établisse les faits et les circonstances des violations et atteintes aux droits de l’homme et à la justice, soit mise en place », souligne l’ONU dans son communiqué.

Si aucune enquête nationale n’est entreprise, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al-Hussein indique qu’il n’hésitera pas à « demander à la communauté internationale de soutenir une enquête menée par un mécanisme international, y compris par la CPI ».

La rébellion Kamwina Nsapu a été accusée par l’ONU de recruter des enfants et d’avoir commis de nombreuses atrocités. Les forces de l’ordre, quant à elles se voient reprocher par l’ONU de faire un usage disproportionné de la force contre des miliciens armés essentiellement de bâtons et de lance-pierres. Elles ont été mises en cause en février sur Internet dans des vidéos montrant des massacres présumés de rebelles.