Le candidat Les Républicains à l’élection présidentielle, Francois Fillon, et la candidate du Front national, Marine Le Pen, lors de la dernière émission télévisée regroupant tous les prétendants à l’Elysée. Le 20 avril. | MARTIN BUREAU / AFP

La fusillade survenue dans la soirée du jeudi 20 avril sur les Champs-Elysées, à trois jours du premier tour de la présidentielle française, ne sera pas sans conséquences sur la campagne. Dès l’annonce du drame, Marine Le Pen (Front national) et François Fillon (Les Républicains) ont annulé leurs déplacements prévus vendredi. Le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a, lui, maintenu son programme, comme Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste).

Le Pen et Fillon suspendent leurs déplacements

La candidate du FN devait se rendre dans un refuge pour animaux à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). « C’est bien sûr annulé », a déclaré le vice-président du parti Florian Philippot à l’Agence France-Presse (AFP). Mme Le Pen fera une déclaration depuis son QG, vendredi à 10 heures, a fait savoir son équipe dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi.

François Fillon comptait rassembler une partie de ses soutiens à Chamonix (Haute-Savoie). « On est en face d’un acte dont on ne peut pas encore totalement qualifier la nature mais enfin qui ressemble terriblement à un acte terroriste par les événements qui se sont produits », a déclaré le candidat de la droite, avant que François Hollande n’annonce être « convaincu » que la piste est « d’ordre terroriste ».

« On nous laisse entendre qu’il y a d’autres violences ailleurs dans Paris donc je voudrais dire que, moi, dans ces conditions, j’annule les déplacements qui étaient prévus dans ma campagne », a-t-il justifié – le porte-parole du ministère de l’intérieur a démenti qu’il y ait eu d’autres actes de ce type commis dans la capitale au cours de la soirée. « J’aurai l’occasion de m’exprimer dans la journée » de vendredi, a-t-il ajouté, expliquant que « la lutte contre le terrorisme doit être la priorité absolue du prochain président de la République ».

Emmanuel Macron encore indécis

Posture inverse, Jean-Luc Mélenchon a maintenu l’« apéro insoumis » prévu à 19 heures dans le quartier de Ménilmontant à Paris, aux côtés du dirigeant de Podemos, l’Espagnol Pablo Iglesias. De même, Nicolas Dupont-Aignan se rendra en Seine-Saint-Denis puis dans l’Essonne comme prévu. Philippe Poutou, lui, tiendra bien un meeting à Annecy (Haute-Savoie).

Benoît Hamon (Parti socialiste) a annulé sa rencontre avec des apprentis, prévue vendredi à Evry (Essonne), mais a maintenu son discours à Carmaux (Tarn), terre de Jean Jaurès. L’équipe d’Emmanuel Macron (En Marche !) « réfléchissait » encore sur les suites à donner à la campagne dans la nuit de jeudi à vendredi.