Un pompier à Cissac, le 20 avril 2017. | MEHDI FEDOUACH / AFP

Des pans entiers de forêt partis en fumée. Plus de 650 hectares de pins ont été détruits, tandis qu’un pompier a été blessé, jeudi 20 avril dans plusieurs incendies en Gironde, les premiers importants feux de forêts de l’année dans le Sud-Ouest, sur fond de conditions hostiles, avec une végétation asséchée et des vents soutenus.

Dans le plus violent de ces foyers, plus de 600 hectares de forêt, de pinède principalement, ont été réduits en cendres en six heures dans le secteur de Cissac-Médoc, à 55 km au nord de Bordeaux : un feu qui n’était toujours « pas stabilisé » vers 22 heures, mais ne menaçait pas de quartier habité et n’a entraîné l’évacuation par précaution que d’une trentaine de personnes d’habitations isolées, selon les pompiers.

Près de 180 pompiers, appuyés jusqu’à la nuit par les rotations de quatre Canadair restaient engagés à 21 h 30. Ce dispositif devait perdurer pour la nuit, même si les perspectives s’annonçaient plus favorables, avec une chute attendue des températures nocturnes, un vent qui devrait s’affaiblir et le fait qu’un flanc du feu ait été fixé « par des parcelles non arborées, des cultures servant de coupe-feu », a-t-on précisé auprès du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Gironde.

Les pompiers continuent de combattre les flammes

« On va travailler toute la nuit, toute la journée de demain », a indiqué aux journalistes le commandant Sébastien Castel, de la communication du SDIS.

Une femme pompier de 36 ans a été légèrement brûlée au visage et à une jambe et évacuée en soirée vers le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, a-t-on précisé auprès de la préfecture de Gironde. Dans l’après-midi, deux autres pompiers avaient été très légèrement atteints, incommodés par un coup de chaud, tandis que deux véhicules du SDIS ont été détruits par les flammes.

Malgré l’importance du foyer, aucun dégât matériel ou d’habitations n’était recensé en fin de journée, a indiqué à l’AFP le colonel Jean-Paul Decellières, patron du SDIS de Gironde. Trois routes départementales ont été coupées à hauteur de l’incendie sur l’axe Pauillac-Hourtin, tandis que la fumée dégagée par le feu se voyait depuis Bordeaux.

L’incendie, le premier gros feu de forêt de l’année dans le Sud-Ouest, est le plus important en Gironde depuis celui qui avait ravagé sur cinq jours plus de 600 hectares de pinède à Saint-Jean d’Illac et Pessac fin juillet 2015, menaçant directement des quartiers habités et forçant l’évacuation de quelque 600 personnes.

Risque sévère

La Gironde, comme les Landes et le Lot-et-Garonne voisins, étaient en risque sévère incendies, en raison notamment d’une végétation asséchée par l’absence de pluies depuis plusieurs semaines et de vents d’est et nord-est soutenus. « Toutes les conditions étaient réunies », selon le colonel Decellières.

De fait les pompiers de Gironde ont dû faire front jeudi à d’autres départs de feux. Ainsi, un incendie violent a détruit 50 hectares de pins à Saint-Magne dans le sud de la Gironde, à 100 km de Cissac. Ce feu a été fixé au bout de trois heures, mais a mobilisé 90 pompiers, avec des renforts venus du Lot-et-Garonne et des Landes. D’autres départs de feu en début de soirée ont brûlé trois hectares à Lesparre-Médoc et un hectare à Blanquefort.