Le chef de la diplomatie américain, Rex Tillerson, dans la salle du Traité du département d’Etat, à Washington, le 19 avril. | MANDEL NGAN / AFP

Le président américain, Donald Trump, a changé de position sur bien des sujets de politique internationale, mais il continue de garder le même ton de défiance dès qu’il s’agit de l’Iran. Il en a apporté une nouvelle fois la preuve jeudi 20 avril, au cours de la conférence de presse organisée à l’issue de la visite à la Maison Blanche du président du conseil des ministres italien, Paolo Gentiloni.

Interrogé au sujet du respect par l’Iran de l’accord conclu en juillet 2015 qui a mis un terme au programme nucléaire controversé de Téhéran et entraîné la levée de sanctions internationales, M. Trump a ainsi estimé que la république islamique « n’[était] pas à la hauteur de l’esprit de cet accord ». Il a une nouvelle fois répété, comme pendant la campagne, que ce « terrible » texte « n’aurait pas dû être signé » par son prédécesseur, Barack Obama. L’accord avait été conclu avec les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne, et M. Trump avait promis de le remettre en cause.

Un peu plus tôt, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, a utilisé le débat mensuel du Conseil de sécurité, habituellement réservé à la question israélo-palestinienne et jugé « biaisé » contre Israël par Washington, pour exprimer des critiques envers Téhéran. Mme Haley s’est concentrée non pas sur l’accord de 2015, mais sur les activités jugées déstabilisatrices pour les alliés des Etats-Unis prêtées à Téhéran.

« Activités incroyablement destructrices »

Mettant en garde contre une « menace grandissante », elle a assuré que les « activités incroyablement destructrices » de l’Iran et de ses affiliés du Hezbollah au Moyen-Orient devaient être « une priorité pour le Conseil dans la région ». Et de citer leur soutien aux forces du président syrien, Bachar Al-Assad, « qui tuent des milliers de civils et plongent dans la misère des millions de réfugiés », mais aussi l’aide apportée aux rebelles houthis au Yémen, ou encore la formation de milices chiites en Irak. Nikki Haley a assuré que l’Iran était « le principal coupable » des conflits au Moyen-Orient, et que Washington s’engagerait à ce que Téhéran « respecte les résolutions et les sanctions » des Nations unies.

Le regain d’attention sur l’Iran est parti de déclarations de l’administration américaine mardi, alors que le secrétaire à la défense, James Mattis, se rendait en Arabie saoudite, son grand rival. La Maison Blanche a reconnu ce jour-là que Téhéran respectait les engagements contenus dans le texte de 2015, qui ne concerne que ses activités nucléaires. Mais ce constat n’a pas empêché le département d’Etat d’annoncer une réévaluation des conséquences de l’allégement des sanctions.

Dans une lettre adressée au Congrès, qui avait tenté en vain de bloquer l’accord en septembre 2015, le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, a indiqué que, selon lui, « l’Iran demeure l’un des principaux pays qui parraine le terrorisme ». Mercredi, M. Tillerson s’est attaqué au contenu du texte en lui-même, en estimant qu’il « [échouait] à remplir l’objectif d’un Iran dénucléarisé ».