Kai Diekmann, ancien rédacteur en chef du quotidien allemand « Bild », le 18  janvier 2012. | Fabrizio Bensch / REUTERS

Uber vient d’obtenir de précieux soutiens en Allemagne. Le groupe de médias Axel Springer, très présent dans le numérique, a annoncé dans la semaine son intention de prendre une participation dans le capital de la plate-forme américaine de voitures avec chauffeur (VTC). La start-up recevra aussi les conseils d’une personnalité au carnet d’adresses parmi les mieux fournis d’Allemagne : Kai Diekmann, ancien rédacteur en chef du quotidien Bild Zeitung, titre phare du groupe Springer. En février, Uber avait, par ailleurs, annoncé une coopération avec Mercedes, qui fournira à l’entreprise américaine des véhicules autonomes.

Axel Springer a précisé que l’investissement dans Uber était une « participation financière, mais pas un investissement stratégique ». Le groupe allemand n’a pas donné de détails sur son entrée au capital d’Uber : ni la date, ni l’ampleur de l’opération n’ont été précisées. Il s’agira « d’un montant minime, proche de celui réalisé par le groupe dans Airbnb », s’est contenté de préciser un porte-parole. Axel Springer avait conclu, en février 2012, un partenariat publicitaire avec le portail de location de logements.

Nouvel ambassadeur

Avec Kai Diekmann, Uber dispose d’un relais de choix, à la fois au sein du groupe média, pionnier du numérique en Allemagne, mais aussi dans les milieux politiques.

L’ancien rédacteur en chef officiera en tant que membre du « conseil pour les politiques publiques » du groupe américain. L’entreprise, valorisée à près de 70 milliards de ­dollars (65,3 milliards d’euros), a en effet précisé que M. Diekmann ouvrirait un canal de communication interne pour les questions politiques. Le journaliste avait quitté la direction de Bild début 2017, après trente ans de carrière au sein du groupe Axel Springer, pour « se consacrer à de nouveaux projets ».

Il avait, quelques années plus tôt, passé six mois à Palo Alto, en Californie, avec des membres du groupe Springer, pour s’inspirer des méthodes de la Silicon Valley. L’an dernier, il avait interviewé le fondateur d’Uber, Travis Kalanick, ainsi que le patron de Daimler (Mercedes), Dieter Zetsche, lors d’une conférence sur le numérique à Berlin.

La plateforme de VTC, qui est au cœur de plusieurs controverses aux Etats-Unis, aura bien besoin des services de ce nouvel ambassadeur en Allemagne, où ses activités sont partiellement interdites depuis 2015.