« L’Assemblée », film de Mariana Otero sur Nuit debout. | D. R.

Vendredi 21 avril au matin, la Semaine de la critique et l’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion) ont donné les ultimes salves du programme cannois, dont la mise à feu aura lieu cette année le 17 mai. Beaucoup de premiers longs-métrages sont présents dans l’une et l’autre de ces sections, phénomène qui rend par voie de conséquence le commentaire un peu aléatoire.

Ce qu’on peut dire en l’état actuel des choses, c’est que la Semaine présentera onze longs et treize courts métrages, et que si l’on cherchait jusqu’à présent où était passé le cinéma d’Amérique latine, c’est bien ici qu’il a trouvé refuge. Avec La Familia, de Gustavo Rondon Cordova, pour le Venezuela, film annoncé comme âpre et pays placé de fait sous les feux d’une violente actualité. Avec encore Los Perros, de Marcela Said, pour le Chili et Gabriel et a montanha, de Felipe Gamarano Barbosa, pour le Brésil.

Parmi les sept films en compétition, on notera que la présence française est incarnée par Ava, un premier long métrage de Lea Mysius. Notons également la présence dans cette même compétition, fait suffisamment rare pour être signalé, d’un film d’animation provenant d’un pays qui n’en dispense pas souvent – Tehran Taboo signé par l’Iranienne Ali Soozandeh – et d’un documentaire, que réalise au Congo le cinéaste français Emmanuel Gras, fort remarqué en 2011 avec le tendre Bovines.

Séance spéciale pour Vincent Macaigne

Tandis que cette Semaine s’ouvrira avec une tragédie maffieuse réalisée par Fabio Grassadonia et Antonio Piazza (Sicilian Ghost Story) et se fermera avec un film américain de Dave McCary, notamment interprété par Mark Hamill/Luke Skywalker (Brigsby Bear), l’ACID aura concocté de son côté un programme de dix longs-métrages. On y retrouve quelques noms connus. Celui de la documentariste Mariana Otero (A ciel ouvert, 2014), qui revient avec L’Assemblée sur l’épopée du mouvement Nuit debout. Ou encore Ilan Klipper (complice de Virgil Vernier sur les remarquables Pandore et Commissariat) qui livre ici Le ciel étoilé au dessus de ma tête, avec l’excellentissime Laurent Poitrenaux dans le rôle d’un écrivain coincé depuis vingt ans au stade de son premier roman.

D’Israël, de Suisse, de France ou de Hong Kong, il faudra en revanche attendre de découvrir les autres impétrants. Une séance spéciale sera toutefois dédiée au premier long-métrage comme réalisateur du fantasque, surdoué, hyperactif et à l’occasion violent Vincent Macaigne, titré Pour le réconfort, ce dont on le remercie par avance, sans le croire forcément sur parole.