A Montréal, samedi, il fallait faire plusieurs heures de queue avant d’accéder au bureau de vote. | Dario Ayala / REUTERS

Que ce soit à Berlin, Londres, Montréal ou encore Hongkong, les Français de l’étranger devaient s’armer de patience avant de pouvoir glisser leur bulletin dans l’urne au premier tour de la présidentielle, dimanche 23 avril, attendant pour certains de longues heures avant d’accéder à leur bureau de vote.

Ces électeurs qui représentent 2 % du corps électoral français, soit 1,3 million à être inscrits sur les listes consulaires à l’étranger, ont pu aller voter plusieurs heures avant l’ouverture à 8 heures dimanche des bureaux en France métropolitaine. Dans certaines villes, des files d’attente s’étendaient sur plusieurs centaines de mètres. Une affluence qui peut toutefois s’expliquer par le faible nombre de bureaux de vote à l’étranger.

Sur Twitter, plusieurs internautes postaient les images d’impressionnantes queues, notamment à Montréal, au Canada, où 57 762 électeurs français sont inscrits pour ce scrutin présidentiel, soit près de 14 000 de plus qu’en 2012, selon les données de l’ambassade de France.

Sur notre suivi en direct de la journée, plusieurs d’entre eux nous ont écrit pour nous faire part de leur colère. « Français de Montréal, établi au Québec depuis 1984 », Jacques s’indigne d’un « scandale » cette année :

« Arrivé vers 10 heures samedi matin, j’ai quitté après une heure d’attente après qu’un policier m’[eut] indiqué “plus de trois heures d’attente”. De retour à 18 h 30, la file était encore plus longue. A un moment, des rumeurs ont circulé comme quoi tout le monde ne pourrait pas voter. On nous a alors regroupés dans les cours de récréation du collège ; en “parquant” les gens comme du vulgaire bétail, on souhaitait ainsi éviter que des électeurs puissent voter. Une pauvre bénévole s’est écriée : “Je ne sais plus quoi faire !” J’ai finalement voté vers 21 h 15, après près de trois heures d’attente. Il restait encore de nombreuses personnes entassées dans les locaux du collège. C’est une situation inacceptable et le consulat est inexcusable. »

C’est un peu avant 23 heures, heure locale samedi (5 heures, heure de Paris dimanche) que les derniers électeurs français ont pu exercer leur droit de vote après avoir patienté, parfois excédés, près de trois heures, dans une queue de 1,5 km de long. Pour Catherine Feuillet, consule générale de France, « le dispositif a été adapté tout au long de la journée qui a été dense ». Face au mécontentement et aux longues heures d’attente, Mme Feuillet, en liaison avec la police de Montréal, va « regarder comment améliorer encore plus les flux à l’extérieur » des bureaux de vote.

Des files qui ne cessent de s’allonger

La patience des Français installés outre-Manche est mise à rude épreuve également en ce dimanche de vote. Comme au Canada hier, les files d’attente pour voter ne cessaient de s’allonger, comme en témoignent les tweets de certains expatriés. Temps estimé pour pouvoir déposer son bulletin dans l’urne : entre deux et trois heures. Soit le même délai qu’à Melbourne, si l’on en croit plusieurs témoignages envoyés dans notre suivi en direct.

A Londres, il n’y a que deux lieux de vote pour quelque 200 000 résidents français installés là-bas, selon les chiffres du consulat. « C’est l’horreur totale, il y a au moins trois ou quatre heures de queue pour aller voter », explique une Française résidente à Londres, contactée par France Info.

A Hongkong, certains ont dû attendre une heure avant de pouvoir voter, comme à Tokyo, où l’attente a parfois duré près de deux heures avant d’entrer dans l’ambassade, au Vietnam ou encore à Tel-Aviv.