Le photographe Jacob Khrist, lors de son interpellation dimanche. | FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Le photographe Jacob Khrist a été interpellé à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, dimanche 23 avril au matin près d’un bureau de vote dans des conditions encore floues. Sur Facebook, l’agence Hans Lucas, pour laquelle il travaille a dénoncé son interpellation :

« Inadmissible ! En ce jour d’élection, le photographe professionnel Jacob Khrist a été violemment interpellé à Hénin-Beaumont alors qu’il était dans l’exercice de son métier. »

L’agence de photographes explique ensuite ne pas avoir de nouvelles de Jacob Khrist : « au commissariat de Lens [qui a coordonné l’action], c’est le black-out complet. Après plusieurs coups de fil, impossible d’en savoir plus sur son état. »

Joint par Le Monde, Wilfrid Estève, directeur de l’agence Hans Lucas, précise que Jacob Khrist « a été interpellé sans raison vers 10 heures. Il a été pris à partie assez violemment. » D’après lui, « son matériel aurait souffert de l’incident ». Et de préciser :

« J’ai téléphoné cinq fois au commissariat. Je me suis présenté en tant que directeur de l’agence du photographe, mais je n’ai eu aucune réponse. »

Sur son profil de l’agence Hans Lucas, dont il est membre depuis 2015, Jacob Khrist est présenté comme un « photographe-reporter tantôt free-lance, tantôt engagé ». On peut notamment y lire qu’il « suit, par exemple, les Femen depuis presque deux ans ».

Un journaliste d’Alternatives économiques a assisté à cette arrestation qu’il a filmée :

Six Femen manifestent contre Marine Le Pen

Une militante Femen lors de son interpellation dimanche, un masque de Marine Le Pen sur la tête. | FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Par ailleurs, selon l’AFP, les forces de l’ordre sont intervenues non loin du même bureau pour maîtriser six militantes Femen, torse nu, masques du président américain Donald Trump et de Marine Le Pen sur la tête, scandant ironiquement « Marine, présidente ». Elles étaient sorties d’un véhicule pour manifester dans la rue contre la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui s’était déplacée pour voter dans son fief.

Elles ont été rapidement maîtrisées au sol par les forces de l’ordre déployées en nombre, avant d’être emmenées en fourgon de police.