Le candidat LR François Fillon prononce son discours, le 23 avril 2017 dans son QG de campagne à Paris, au soir de son élimination lors du premier tour de l'élection présidentielle. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE

Pari raté pour François Fillon. Le candidat du parti Les Républicains (LR) voulait surprendre ses opposants « une seconde fois », comme « lors de la primaire ». Celle-ci devait asseoir la légitimité populaire du candidat élu. Mais M. Fillon, tout comme Benoît Hamon (Parti socialiste), se trouve éliminé dès le premier tour de la présidentielle, crédité de 19,9 % des voix. Cet échec historique soulève des questions sur la primaire de droite.

Le sénateur et maire (LR) de Troyes, François Baroin, s’est interrogé, lundi 24 avril sur Europe 1, sur les « erreurs commises », en particulier « l’organisation de la primaire » : « La baisse de Fillon n’a pas commencé avec les affaires mais au lendemain de la primaire, au sujet de son programme. » M. Baroin souligne « la difficulté que [son parti a] eu à définir un projet de rassemblement ». Le destin de son candidat était pourtant tracé : « Il y a six mois, on disait que celui qui allait gagner la primaire de la droite allait être président de la République. »

Une « erreur »

Sur RTL, lundi, l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin rappelle qu’il avait « voté contre » ce processus de désignation du candidat. « Je pense qu’on a fait une erreur avec les primaires », assure-t-il. Ancien soutien d’Alain Juppé, il estime « trop facile de trouver un bouc émissaire » et que « la droite française doit se regarder en face » après l’arrivée du Front national au second tour. Malgré les affaires, M. Raffarin « ne veut pas accuser François Fillon plus que les autres »

Invitée de Franceinfo, Nathalie Kosciusko-Morizet pense également « que ce serait une erreur de n’incriminer que les affaires ». Mêmes doutes au niveau local. Alain Venot, maire (LR) de Châteaudun, en Eure-et-Loire, pose dans L’Echo républicain « la question de l’utilité des primaires ». « François Fillon a décidé qu’il avait le droit d’entraîner son camp dans la déroute », souligne-t-il. Affaiblis par l’absence de leur candidat au second tour de la présidentielle, Les Républicains tentent désormais de se projeter dans le « troisième tour » : les législatives.