Premier tour de la présidentielle à Hénin-Beaumont avec la candidate Marine le Pen, le 23 avril 2017. La soirée se passe à l'espace François-Mitterrand de Hénin-Beaumont. La candidate se retrouve au deuxième tour des élections face à Macron. La candidate et ses soutiens remercient les militants. | LAURENCE GEAI POUR LE MONDE

Marine Le Pen tente de se forger une stature rassembleuse, hors du cadre du Front national. Dans cet objectif, la candidate, qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle, a annoncé, lundi 24 avril, qu’elle se mettait « en congé de la présidence du Front national ».

Interrogée sur France 2, elle a expliqué ainsi sa démarche :

« J’ai toujours considéré que le président est le président de tous les Français et qu’il doit rassembler tous les Français. C’est une conviction, mais il faut passer des paroles aux actes (...). Ce soir, je suis la candidate du FN qui souhaite rassembler autour d’un projet l’ensemble des Français. »

Mme Le Pen a assuré : « Nous pouvons gagner, nous allons gagner. » Elle a accusé « le système » de faire du FN « une caricature » alors qu’il s’agit, selon elle, du parti qui « défend le plus et le mieux la démocratie ». L’eurodéputée, qui estime qu’il lui manque « dix petits points » pour l’emporter, a fait des appels du pied au candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (4,7 % des voix). « Il a un projet qui est extrêmement proche du nôtre », a argumenté Mme Le Pen, qui a aussi soutenu qu’il y avait « des contacts en cours » avec des membres du parti Les Républicains (LR).

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Macron « a insulté la France »

La candidate FN s’en est par ailleurs pris à son adversaire pour le second tour, Emmanuel Macron, qu’elle accuse d’être « pour la mondialisation la plus brutale, pour l’immigration massive et pour le communautarisme ».

« Rien dans son comportement ne dénote la moindre preuve d’amour pour la France », a-t-elle ajouté, se définissant elle-même comme « candidate patriote » et « candidate du peuple ».

« Il a insulté [la France], il l’a accusée de crime contre l’humanité. Il a dit qu’il n’y avait pas de culture française. Le patriotisme, c’est de l’amour, c’est un sentiment profond que l’on a ou que l’on n’a pas. »

Depuis dimanche, Emmanuel Macron engrange de nombreux soutiens, à gauche et à droite. Lundi, François Hollande a déclaré qu’il voterait pour son ancien ministre, tout comme le Parti socialiste. Les Républicains ont, quant à eux, adopté un texte demandant de « voter pour battre Marine Le Pen », sans pour autant appeler directement à voter pour l’ancien ministre.