Le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, à Washington le 21 avril. | SUSAN WALSH / AP

Les Etats-Unis ont annoncé, lundi 24 avril, des sanctions financières contre 271 scientifiques d’un centre syrien de développement d’armes chimiques en réponse à l’attaque au gaz toxique au début d’avril à Khan Cheikhoun, a annoncé le Trésor américain.

Il s’agit des sanctions parmi les plus importantes jamais adoptées par le Trésor en termes de nombre de personnes visées, a précisé un haut responsable.

L’OFAC (Office of Foreign Assets Control), qui met en place ces sanctions gelant les actifs aux Etats-Unis des personnes visées, a ciblé les employés du Centre de recherches et d’études scientifiques de Syrie (SSRC). Il s’agit pour le Trésor de « l’agence gouvernementale responsable du développement, de la production et de la diffusion des armes non conventionnelles » en Syrie. « Ces 271 employés ont une expertise en chimie (…) et/ou ont travaillé au programme des armes chimiques depuis au moins 2012 », peut-on lire dans le communiqué.

D’éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés

En étant placés sur la liste noire de l’administration américaine, ces scientifiques syriens voient leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés et il leur est interdit d’utiliser le système financier américain. Un haut responsable américain a précisé qu’il était difficile de prévoir les conséquences et l’efficacité de ces sanctions, mais il a ajouté que ces scientifiques avaient été visés parce qu’étant « hautement qualifiés », ils avaient « la possibilité de voyager et d’utiliser le système financier américain ».

L’attaque chimique présumée du 4 avril sur la ville rebelle de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, avait fait 87 morts, dont 31 enfants. En riposte, les Etats-Unis ont bombardé une base militaire syrienne le 7 avril.

En adoptant ces nouvelles sanctions, les autorités américaines veulent envoyer « le message fort qu’elles tiendront le régime d’Assad dans sa totalité pour responsable des flagrantes violations des droits de l’homme afin d’empêcher la propagation de ce type d’armes chimiques barbares ».