Les taxes imposées lundi 24 avril par les Etats-Unis sur les importations de bois de construction canadien relèvent d’une « action commerciale injuste et injustifiée », a dénoncé le gouvernement canadien en menaçant de porter le dossier devant les tribunaux.

« Le gouvernement du Canada est en désaccord avec la décision du département du commerce des Etats-Unis d’imposer des droits injustes et punitifs » sur les exportations de bois de construction, appelé bois d’oeuvre au Canada, ont déclaré Chrystia Freeland et Jim Carr, respectivement ministres des affaires étrangères et des ressources naturelles.

Les Américains ont décidé, parfois rétroactivement sur trois mois, de taxes sur le bois de construction importé allant de 3,02 % à 24,12 % en fonction des entreprises canadiennes accusées de recevoir des subventions leur permettant de vendre sur le marché américain à des tarifs inférieurs. Des prix aidés également depuis plusieurs mois par la faiblesse de la monnaie canadienne vis-à-vis du dollar américain.

« Les accusations ne reposent sur absolument aucun fondement », ont déclaré les deux ministres. Le Canada va défendre « vigoureusement les intérêts de l’industrie canadienne du bois d’oeuvre résineux, y compris en recourant aux tribunaux ».

Un premier volet de contentieux à venir

Au fil de la guerre commerciale sur le bois de construction qui se déroule depuis 1983, « les tribunaux internationaux ont réfuté les allégations non fondées de subvention et de préjudice porté à l’industrie américaine ».

« Nous avons eu gain de cause dans le passé et il en sera de nouveau ainsi. »

Depuis plusieurs mois, les deux gouvernements ont tenu plusieurs rencontres pour tenter de trouver un accord. Mais l’arrivée de Donald Trump à la présidence a durci les négociations et le dossier du bois d’oeuvre est un premier volet de contentieux à venir comme par exemple sur le lait.

« Le Canada a présenté un certain nombre de propositions raisonnables à l’administration américaine actuelle » pour permettre aux constructeurs américains d’obtenir l’assurance « d’approvisionnement à des prix équitables », selon les ministres canadiens. « Nous restons confiants qu’un règlement négocié n’est pas seulement possible, mais dans l’intérêt des deux pays », ont-ils conclu.

Face à ces droits compensateurs américains, le gouvernement a prévu « des mesures immédiates pour aider les entreprises, les travailleurs et les communautés locales concernés », ajoute-t-on de même source.