Le premier franchissement des 5000 points date de mars 2000, au moment de la bulle Internet.  | BRYAN R. SMITH / AFP

Pour la première fois de son histoire, le Nasdaq a franchi mardi 25 avril la barre des 6 000 points. L’indice de la Bourse de New York, composé en grande partie de valeurs technologiques, a profité de la publication de bons résultats trimestriels pour terminer la séance à Wall Street en hausse de 41,67 points à 6 025,49. Le Nasdaq affiche ainsi une progression de 12 % depuis le début de l’année.

Le premier franchissement des 5 000 points est maintenant un vieux souvenir pour les investisseurs. Il faut remonter à mars 2000, au moment de la bulle Internet. À cette époque le Nasdaq battait les records avec une facilité déconcertante. Il n’avait fallu en effet que 329 jours pour passer de 2000 à 3 000 points, 38 jours pour atteindre les 4 000 points et 49 jours pour toucher les 5 000 points. Bien évidement, plus dure fut la chute. Après l’éclatement de la bulle Internet, il aura donc fallu 17 ans, soit 4 308 jours, pour franchir un nouveau palier de 1 000 points. Le sommet des 5 000 points n’a été retrouvé qu’en mars 2015.

Ce nouveau record atteint mardi signifie-t-il qu’on soit à nouveau en présence d’une nouvelle bulle spéculative ? Pas nécessairement. En 2000, les valeurs du Nasdaq étaient valorisées 69 fois leurs bénéfices, selon les statistiques de Thomson DataStream. Aujourd’hui, le ratio est tombé à 28. Il faut dire qu’entre-temps l’indice s’est sensiblement diversifié. Il y a 17 ans, les valeurs technologiques représentaient 65 % de la valorisation du Nasdaq contre seulement moins de la moitié aujourd’hui.

Dopé par des bénéfices en hausse

Malgré tout, ce sont encore les valeurs technologiques qui tirent l’indice. Ainsi, l’action Apple a progressé de presque 25 % depuis le 1er janvier pour atteindre une capitalisation de 758,28 milliards de dollars. Le gain pour Facebook depuis le début de l’année atteint 27 % (424 milliards de capitalisation). Le titre Amazon affiche une hausse de 20 % (433,8 milliards de capitalisation) et Alphabet (Google) a grimpé de 13 % (608 milliards de capitalisation). Enfin l’indice regroupant les entreprises de biotechnologies a fait un bond de 12 % sur la même période.

Le secteur est globalement dopé par une forte croissance des résultats. Selon les chiffres de FactSet, les valeurs technologiques de l’indice S&P 500, qui regroupe les 500 plus grosses entreprises cotées à Wall Street, devraient afficher au premier trimestre des bénéfices en hausse de 14 % par rapport à la même période de 2016.

Désormais, la poursuite du mouvement haussier va être largement conditionnée par la concrétisation de la réforme fiscale, dont les détails devaient être annoncés mercredi 26 avril par Donald Trump. Si l’objectif affiché, consistant à réduire l’impôt sur les sociétés de 35 % à 15 %, est ambitieux, la faisabilité de cette réforme l’est tout autant dans la mesure où le Congrès semble peu enclin à assumer un creusement du déficit américain pour la financer.