Le député de Paris Pierre Lellouche au siège du parti Les Républicains, le 24 avril. | MARTIN BUREAU / AFP

Il dit avoir vécu la campagne présidentielle comme « une épreuve épouvantable », comme « la preuve définitive de la décomposition de nos partis politiques traditionnels ». Dans un courrier au vitriol envoyé à ses « concitoyens », le député Les Républicains (LR) Pierre Lellouche a décidé de se retirer de la vie politique et de « rendre sa carte LR ».

« A bientôt 66 ans » et « vingt-quatre ans de mandat à l’Assemblée », M. Lellouche a pris cette décision après « mûre réflexion » afin « de laisser la place à la génération suivante », a-t-il écrit dans ce courrier communiqué mercredi 26 mai.

L’ancien secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy (chargé des affaires européennes de 2009 à 2010 puis chargé du commerce extérieur de 2010 à 2012) se livre aussi à une critique virulente de la campagne à droite qui a abouti à la défaite de François Fillon. Ce dernier, « entouré d’une camarilla de fidèles et d’ambitieux, conforté par l’hystérie d’une secte » a « tenu à aller au bout du suicide personnel et collectif », écrit-il.

Il ajoute :

« Ma famille politique, désormais sans chef ni ligne politique, en est réduite à appeler à voter Emmanuel Macron, posture présentée comme hautement morale, pourtant aussi incohérente que périlleuse pour l’avenir. »

« J’ai le sentiment d’avoir ma part de responsabilité »

Lors de la campagne, M. Lellouche avait proposé pendant la campagne de reporter les élections après les premières révélations du Canard enchaîné sur l’emploi de Penelope Fillon à l’Assemblée nationale. Au lendemain de la défaite du candidat François Fillon, les principaux responsables LR ont laissé éclater leurs divergences lundi lors d’un comité politique à Paris, sur un appel explicite à voter ou non Emmanuel Macron.

« Pourquoi ne pas aller au bout de la logique et retirer simplement tous nos candidats en faveur des siens, voire le rejoindre purement et simplement comme certains s’apprêtent à le faire, a-t-il protesté. Je rendrai donc ma carte aux Républicains, comme je rendrai mon investiture dans la première circonscription de Paris, à la direction provisoire de ce qui reste de mon parti. »

« Fondamentalement, depuis la fin des années 1970, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, n’ont pas su ou pu adapter la France aux défis de la mondialisation, analyse le député. J’ai le sentiment d’avoir ma part de responsabilité dans l’échec collectif de la génération. »