Face-à-face entre Le Pen et Macron à Whirlpool : le récit en images
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La visite de Marine Le Pen et Emmanuel Macron à l’usine Whirlpool d’Amiens a ouvert, mercredi 26 avril, la « guerre des images » de l’entre-deux-tours. La candidate du Front national (FN), en visite surprise sur le parking de l’usine vers 13 heures, a été accueillie par les vivats des salariés avec qui elle a pris des selfies pendant une vingtaine de minutes. Au même moment, M. Macron rencontrait l’intersyndicale de Whirlpool à la chambre de commerce de la Somme, à Amiens. Il avait prévu de se rendre sur le site de Whirlpool vers 14 h 30. A son arrivée, il a été sifflé.

Au premier abord, dans la « guerre des images », Mme Le Pen semble avoir marqué quelques points : elle est accueillie en héroïne par les salariés alors que M. Macron est largement chahuté. On oppose en images deux scènes prises au même moment : Mme Le Pen, sur le parking, entourée de salariés souriants. M. Macron, dans un bureau, image froide et distante d’un dirigeant qui semble préférer le biais institutionnel (l’intersyndicale) au « contact ».

Mais depuis hier, les « coulisses » de l’histoire commencent à être révélées. D’après nos confrères de BFM-TV, un conseiller régional FN des Hauts-de-France, Eric Richermoz, et une élue locale d’Amiens, Sylvie Chopin, sont passés le même jour, vers 10 heures, au piquet de grève de Whirlpool pour distribuer des croissants et des tracts, et échanger avec les grévistes. Samia Brakhlia, journaliste à BFM-TV, explique que « le FN avait préparé le terrain » et que les élus locaux ont « dorloté » les grévistes. « Résultat de cette opération séduction ?, commente l’observatoire des médias Arrêts sur image : les images des chaînes d’info diffusées hier : on y voit une Le Pen accueillie sous les hourras. »

Le Pen et Macron sur le site de Whirpool: les coulisses d'une journée folle
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Du côté de l’intersyndicale, on apprécie manifestement peu la visite surprise. L’une des déléguées, interrogée par un journaliste de « La Nouvelle Edition » (Canal +) déplore que Mme Le Pen soit venue « sans prévenir », et ajoute qu’elle ne « pouvait pas ignorer » que l’intersyndicale se réunissait ce jour-là à la chambre de commerce pour rencontrer Emmanuel Macron, « puisque toute la presse s’en était fait l’écho ».

Des sifflets distribués

Dans le reportage de BFM-TV, une gréviste ajoute que les sifflets, que l’on entend distinctement sur les images de l’arrivée d’Emmanuel Macron, ont été distribués par « les militants du FN ». En marge de son déplacement au Grau-du-Roi (Gard), le lendemain, Marine Le Pen démentira la présence de « militants » sur le parking de l’usine. « Ce n’étaient pas des militants, c’étaient des salariés de Whirlpool », assure-t-elle.

Mais qu’en est-il des deux élus qui ont manifestement rendu visite aux salariés ? Contacté par France Info, Eric Richermoz a démenti avoir distribué des sifflets aux grévistes. « C’est totalement faux, c’est du fake news. Bientôt, on entendra que c’est Poutine qui a tout organisé », a-t-il déclaré.

Le pêcheur, candidat local du Front national

Cette visite à l’usine Whirlpool n’est pas le dernier des déplacements « préparés » de Marine Le Pen. S’il n’est pas anormal d’être accueilli par des élus locaux lorsqu’un candidat en campagne se déplace en France, encore faut-il que cette information figure en légende de la « photo de famille » qui participera à la communication de campagne du candidat.

Au Grau-du-Roi, Marine Le Pen est montée à bord du chalutier de Charles Piot, un candidat Front national aux élections régionales de 2015, comme le rappelle l’AFP. En l’occurrence, ce n’est pas exactement un secret (le pêcheur en question ne cache pas son militantisme sur Twitter), mais ce n’est pas exactement assumé par la candidate non plus.