Interviewé, vendredi 28 avril, sur RMC, Jean-Frédéric Poisson, le président du Parti chrétien démocrate, a affirmé qu’Emmanuel Macron était favorable à la gestation pour autrui (GPA). C’est faux.

La GPA consiste à faire appel à une mère porteuse, parfois rémunérée, pour mener à bien une grossesse. Cette technique est notamment employée par les couples d’hommes homosexuels. Interdite en France, la GPA peut mener à des peines pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et à 30 000 euros d’amende.

PMA, GPA, quelle différence ? La PMA englobe les différentes pratiques d'aide à la fécondation : in vitro ou par donneur anonyme. Elle est généralement permise, parfois depuis de longues années, aux couples hétérosexuels. Le débat porte sur le fait de la rendre utilisable pour les couples de femmes. La GPA désigne le recours à une tierce personne pour « porter » l'enfant d'un couple (avec ou sans implantation d'un ovule fécondé in vitro), qu'il soit hétérosexuel ou homosexuel. Elle peut donner lieu à une rémunération de la mère porteuse.

Pourquoi c’est faux

Contrairement à ce que prétend Jean-Frédéric Poisson, Emmanuel Macron est très clair sur la question. Sur son site de campagne, dans la partie « Famille et Société », le programme du candidat d’En marche ! affirme : « Nous ne sommes pas favorables à autoriser la gestation pour autrui en France. »

L’ancien ministre de l’économie prend en revanche l’engagement de se conformer à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et de reconnaître les enfants nés de parents français par la GPA dans des pays où elle est autorisée, comme aux Pays-Bas ou dans certains Etats des Etats-Unis.

Depuis 2014, la CEDH a en effet condamné la France à cinq reprises pour avoir refusé de transcrire les actes de naissance d’enfants nés d’une gestation pour autrui à l’étranger.

Marine Le Pen veut, comme Emmanuel Macron, maintenir l’interdiction de la GPA.

Les positions des deux candidats divergent en revanche sur la procréation médicalement assistée (PMA). La candidate du Front national désire maintenir l’interdiction de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. Marine Le Pen compte « réserver la PMA comme réponse médicale aux problèmes de stérilité ».

Emmanuel Macron se dit, lui, favorable à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, qu’elles soient seules ou en couple homosexuel. « Pour avancer de façon pédagogique, nous souhaitons attendre l’avis du Comité consultatif national d’éthique, afin d’assurer dans la société un vrai débat, pacifié et argumenté », détaille le programme du candidat d’En Marche !.

Comprendre la PMA et la GPA en deux minutes
Durée : 02:22

Le mariage pour tous, entre abrogation et conservation

Thème clivant du quinquennat Hollande, le mariage entre personnes du même sexe divise les candidats du second tour.

Marine Le Pen désire abroger la loi Taubira, qui autorise le mariage aux couples homosexuels sans toutefois annuler les mariages déjà prononcés. A la place, la candidate FN propose de « créer une union civile (pacs amélioré) », sans plus de précision.

Du côté d’Emmanuel Macron, on défend le mariage pour tous, « un acquis fondamental du quinquennat en cours ».

Autre sujet sensible : l’euthanasie. Sur ce thème, les deux candidats à la présidence sont sur la même longueur d’onde. Tant Marine Le Pen qu’Emmanuel Macron désirent conserver la loi Leonetti-Claeys qui a instauré, en 2016, le droit à la sédation profonde des personnes en phase terminale et ce jusqu’au décès. Le texte ne légalise cependant ni l’euthanasie, ni le suicide assisté. Sauf surprise, il devrait donc rester inchangé au cours du prochain quinquennat.