Donald Trump lors d’un discours à Atlanta le 28 avril. | Evan Vucci / AP

Un meeting aux allures de campagne pour célébrer ses premiers 100 jours de présidence marquée par moult revers. Donald Trump s’apprête, en effet, à retrouver, samedi 29 avril, ses plus fervents partisans lors d’un rassemblement à Harrisburg, en Pennsylvanie, l’un des Etats qui lui a permis de l’emporter en novembre.

« Les 100 premiers jours de mon administration ont tout simplement été les plus couronnés de succès de toute l’histoire » des Etats-Unis, a déclaré, confiant, M. Trump dans un message vidéo diffusé par la Maison Blanche. « Je pense que personne n’a fait ce que nous avons été capables de réaliser en 100 jours, nous sommes très heureux », a-t-il poursuivi.

Visiblement optimiste, le milliardaire républicain a prévu de retrouver, samedi soir, ses partisans en Pennsylvanie. Il a indiqué sur Twitter qu’il s’attendait à une « grande foule » et une « grande énergie ».

Au même moment, se tiendra à Washington le dîner de l’Association des correspondants de la Maison Blanche. Un rendez-vous traditionnel pour les présidents américains que Donald Trump a décidé de bouder, s’estimant depuis le début de sa campagne maltraité par les médias. Il a d’ailleurs, encore une fois, tweeté qu’il déplorait que « les médias de masse (les faux) refusent d’établir la longue liste de [ses] réalisations qui incluent 28 textes législatifs, des frontières fortes et un grand optimisme ! »

La plupart des médias s’accordent à l’inverse sur la faiblesse de son bilan. « Gouverner, pour l’instant, s’est révélé plus au-delà des capacités de M. Trump. Il ne savait pas grand-chose en prenant le job de président », a ainsi tranché le New York Times dans un éditorial. A ce stade de la présidence, M. Trump est même, dans les sondages, le président américain le moins populaire de l’histoire moderne des Etats-Unis.

« Budget : F. Création d’emplois : F »

Depuis son élection surprise qui a stupéfié la planète, il peine en effet à concrétiser ses promesses de campagne. Notamment la plus emblématique : abroger et remplacer l’Obamacare, la loi sur l’assurance santé de son prédécesseur. Il s’est, en effet, heurté aux divisions de sa majorité républicaine au Congrès.

Le financement d’un mur frontalier avec le Mexique, autre leitmotiv de campagne, a dû être retiré cette semaine du projet de loi de finances pour éviter une crise budgétaire. Quant à sa grande réforme fiscale, dévoilée à la hâte cette semaine pour redorer le bilan symbolique des 100 jours et présentée comme « probablement la plus grande baisse d’impôts de l’histoire », elle a été largement perçue comme un cadeau de plusieurs milliards de dollars aux riches, qui ne fera qu’alourdir la dette du pays.

Quant à son décret le plus retentissant, visant à interdire l’entrée de ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane, il a été bloqué deux fois par la justice.

L’opposition démocrate, elle, jubile et décrit le début de son mandat comme un désastre et une période d’instabilité grandissante. « Budget : F. Création d’emplois : F. Assécher le marigot : F. Santé : F », a lancé vendredi la chef démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi, donnant la plus mauvaise note à la politique de Trump.