Un coordinateur d’Open Russia et d’autres opposants sont rassemblés devant le bâtiment de la présidence pour déposer des lettres appelant M. Poutine à ne pas briguer un 4e mandat, Moscou, le 29 avril. | NATALIA KOLESNIKOVA / AFP

Des centaines de Russes ont défié une nouvelle fois le pouvoir en manifestant, samedi 29 avril, contre un éventuel nouveau mandat du président Vladimir Poutine, bravant l’interdiction des autorités dans plusieurs villes du pays dont Saint-Pétersbourg où la police a arrêté près de 120 personnes, selon l’organisation OVD-Info, spécialisée dans la surveillance des manifestations.

Réunis sous le slogan « Nadoïel » (nous en avons assez de lui) faisant référence au président Poutine, les manifestants ont répondu à l’appel du mouvement Open Russia, fondé par l’opposant russe en exil et ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski.

A Saint-Pétersbourg, plus de 200 personnes se sont réunies dans le centre, malgré l’interdiction des autorités locales. « Poutine est un usurpateur. Il faut qu’il parte définitivement. Nous en avons assez de lui ! », a lancé à l’Agence France-Presse (AFP) Anton Danilov, 35 ans. « Tout va mal. L’éducation, la santé, tout a été détruit et je veux que cela change », a poursuivi une autre manifestante, Galina Abramova, 57 ans.

A Moscou, plus de 200 personnes ont également marché dans le calme jusqu’aux bâtiments de l’administration présidentielle, dans le centre de la capitale, afin d’y remettre des pétitions. Aucune infraction à la loi n’a eu lieu, a affirmé dans un communiqué le ministère de l’intérieur, qui a estimé à environ 250 le nombre de manifestants.

Plus de 1 000 arrestations

« Notre principal problème, c’est que nous n’arrivons pas à changer les personnes au pouvoir », a estimé Anna Bazarova, 16 ans. « Je ne veux pas que Poutine participe aux prochaines élections. »

Jusqu’à présent, le président russe entretient le mystère concernant sa participation à l’élection présidentielle prévue en mars 2018. S’il présente sa candidature, il briguera alors son 4mandat.

L’appel à manifester d’Open Russia a été suivi dans d’autres villes de Russie, dont Toula, à 200 kilomètres au sud de Moscou, où près 21 personnes ont été arrêtées, selon OVD-Info. Seize personnes ont également été interpellées à Kérémovo, en Sibérie, d’après la même source.

Le 26 mars dernier, c’est plus d’un millier de personnes qui ont été arrêtées à Moscou lors de rassemblements de l’opposition, qui avaient réuni des dizaines de milliers de personnes à travers le pays.