M. Macron s’est arrêté devant le mur sur lequel sont inscrits le nom des 76 000 déportés juifs de France, parmi lesquels 11 000 enfants. | PHILIPPE WOJAZER / AFP

« Ce qui s’est passé » ne « doit plus jamais advenir », a déclaré, dimanche 30 avril, Emmanuel Macron après une visite au Mémorial de la Shoah, où il a rendu hommage « à toutes ces vies fauchées par les extrêmes, par la barbarie ».

« Nous avons aujourd’hui un devoir qui est double, le devoir de mémoire (…) et le devoir que cela n’advienne plus jamais, en acceptant en rien l’affaiblissement moral qui peut tenter certains, le relativisme qui peut en tenter d’autres, le négationnisme dans lequel certains trouvent refuge, parce que ce qui s’est passé est inoubliable, est impardonnable, ça ne doit plus jamais advenir. »

A son arrivée, le candidat d’En marche ! a été applaudi par une petite foule rassemblée à l’entrée du mémorial. Il a été accueilli par le président du mémorial, Eric de Rothschild, et le grand rabbin de France, Haïm Korsia.

A l’intérieur du bâtiment, M. Macron s’est arrêté devant le mur sur lequel sont inscrits les noms des 76 000 déportés juifs de France, parmi lesquels 11 000 enfants. Seuls 2 500 hommes, femmes, garçons et fillettes ont survécu. Il a également visité le centre de documentation, dans lequel ses accompagnateurs lui ont présenté des archives, dont des listes de déportation et un document de la préfecture de police sur l’organisation de la rafle du Vél’ d’Hiv, en 1942 à Paris, au cours de laquelle plus de 13 000 juifs ont été arrêtés.

Shoah et polémiques

Emmanuel Macron s’est aussi rendu dans la crypte du mémorial, pour déposer une gerbe devant le tombeau du martyr juif inconnu. A sa sortie, il s’est arrêté devant le mur des Justes, qui ont aidé et caché les juifs de France. Il s’est ensuite rendu au Mémorial des martyrs de la déportation, où il devait également déposer une gerbe.

Face au Front national, M. Macron a décidé dans cet entre-deux-tours de réserver plusieurs visites à des lieux de mémoire de la seconde guerre mondiale. Il s’est ainsi rendu à Oradour-sur-Glane vendredi, pour rendre hommage aux victimes du village martyr du Limousin, où une unité de la Waffen SS remontant vers le front en Normandie massacra, le 10 juin 1944, 642 habitants.

Depuis quelques semaines, son adversaire Marine Le Pen a, elle, enchaîné les polémiques concernant la Shoah. D’abord, début avril, en déclarant que « la France n’est pas responsable du Vél’ d’Hiv ». Puis, il y a quelques jours lorsque le président par intérim du FN, Jean-François Jalkh, a été accusé de propos négationnistes. Il a depuis été remplacé par le maire d’Hénin-Beaumont et député européen FN, Steeve Briois.