Meeting d'Emmanuel Macron au Paris Event Center à La Villette à Paris, lundi 1er mai. | Jean-Claude Coutausse, french-politics pour 'Le Monde"

A six jours du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron accentue ses attaques contre Marine Le Pen. Pour son dernier gros meeting d’entre-deux-tours à La Villette, à Paris, lundi 1er mai, le candidat d’En marche ! a dénoncé le projet de la candidate du Front national qui est « un projet de repli, du protectionnisme, de l’isolationnisme, du nationalisme ».

« Celui-ci conduit à une chose : guerre économique, misère et guerre tout court », a-t-il poursuivi devant près de 10 000 personnes réparties dans deux salles.

 « Je pourrai continuer ainsi longtemps, vous expliquer que l’augmentation du smic, la retraite à 60 ans, c’est un mensonge parce qu’ils ne la financent pas. Jamais ils n’expliquent comment ils le paieront. Soit ils augmenteront vos impôts, soit ils augmenteront votre dette... Mais il y aura un cocu dans l’histoire, parce qu’ils mentent. »

« Aujourd’hui, le combat est bien celui entre les deux projets choisis par les Français, strictement opposés, a-t-il affirmé. Celui d’une France patriotique, exigeante réformatrice (...) et de l’autre, celui d’une France réactionnaire, nationaliste, qui joue des colères du peuple. Le FN c’est le parti de l’anti-France. »

Saluant les responsables politiques présents dans la salle – Ségolène Royal, François Bayrou, Gérard Collomb... –, M. Macron a promis que « l’avenir,  (il) le construira avec eux tous, en fidélité avec la promesse initiale, celle du renouvellement, mais aussi en étant conscient des circonstances de cette élection et en rassemblant largement ».

Macron refuse d’abandonner sa réforme du droit du travail

Alors que de nombreux électeurs plaident pour l’abstention lors du second tour, le candidat d’En marche ! a dit son « respect » pour ceux qui voteront pour lui pour battre le Front national et qui « combattront » ensuite son projet, s’il l’emporte.

Concernant son programme, Emmanuel Macron a annoncé qu’il comptait « moraliser la vie politique (...) dès les prochains semaines par un projet qui sera rapidement déposé devant le conseil des ministres ». L’ancien ministre de l’économie affirme qu’il portera « une réforme de la directive des travailleurs détachés afin qu’il n’y ait plus de concurrence déloyale en Europe ». Au cours du meeting, il s’est engagé à recevoir et à se concerter avec « toutes » les organisations syndicales et patronales pour mener « la transformation du pays ».

Il souhaite également lancer « dès le début » un projet qui « transformera le Conseil économique et social dans la chambre du futur où les associations, les ONG seront représentées ». M. Macron a également affirmé qu’il refusait d’amender son programme à quelques jours du second tour, et notament son projet de réforme du droit du travail comme le lui a demandé Jean-Luc Mélenchon.

« La cohérence que nous portons depuis le début est celle d’un changement cohérent. Et je n’en perdrai pas le fil, c’est pour cela que j’ai entendu ces derniers jours les appels à modifier mon programme, à dire “faites une concession, rassemblez et changez le projet sur le travail”. Je ne le ferai pas [...] les Françaises et Français se sont exprimés et ont choisi le projet qui porte sur ces reformes, je ne vais pas les trahir en les reniant. »

Que retenir de ce 1er-Mai ?
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