Angela Merkel et Vladimir Poutine à Berlin, en juin 2012. | JOHANNES EISELE / AFP

La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président russe, Vladimir Poutine, n’ont pas surmonté leurs divergences sur les principaux dossiers internationaux, lors de leur rencontre mardi 2 mai à Sotchi, station balnéaire russe des bords de la mer Noire. Les dirigeants prônent toutefois la poursuite de leur coopération.

« Maintenir le dialogue »

« Il faut toujours faire tous les efforts possibles pour maintenir le dialogue (…) quand on se parle, on se comprend mieux », a ainsi déclaré Mme Merkel lors d’une conférence de presse commune avec M. Poutine.

« Notre coopération n’est pas du bluff, c’est une contribution importante au développement de l’économie mondiale », a souligné pour sa part Vladimir Poutine. « Y a-t-il des perspectives ? Bien sûr, il y en a. Mais il y a encore beaucoup de problèmes, beaucoup de choses qui entravent » cette coopération, a-t-il ajouté.

Tensions sur l’Ukraine

Mais leurs positions divergent toujours sur plusieurs sujets internationaux, à commencer par l’Ukraine. En réponse à Vladimir Poutine, qui qualifiait le mouvement proeuropéen ayant provoqué la chute de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch de « coup d’Etat » et de « changement de pouvoir anticonstitutionnel », la chancelière a dit estimer que « les autorités ukrainiennes [étaient] arrivées au pouvoir de manière démocratique ».

Pour M. Poutine, « il est impossible » de régler le conflit ukrainien « sans négociations directes » entre Kiev et les rebelles prorusses de l’Est, les autorités de Kiev ayant, selon lui, « raté leur chance d’appliquer les accords de Minsk quand elles en avaient la possibilité ». Fervent soutien des sanctions européennes introduites contre Moscou après l’annexion de la Crimée et le début du conflit de l’est de l’Ukraine, Angela Merkel reste toutefois une interlocutrice privilégiée de Vladimir Poutine dans ce dossier.

Droit des homosexuels

La chancelière allemande a par ailleurs appelé M. Poutine à user de son « influence » auprès du dirigeant tchétchène, Ramzan Kadyrov, pour que les homosexuels soient respectés dans la petite république du Caucase russe, où la presse indépendante russe, les médias occidentaux et les organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme ont fait état de persécutions homophobes.

Les pourparlers entre les deux dirigeants ont duré environ deux heures et se sont poursuivis autour d’un déjeuner de travail. Il s’agit de la première visite en Russie d’Angela Merkel depuis 2015.

Au début de mars, Vladimir Poutine avait appelé à la « normalisation » des relations entre l’Allemagne et la Russie. La visite de la chancelière allemande à Sotchi avait notamment pour but de préparer le prochain sommet du G20 qui se tiendra les 7 et 8 juillet à Hambourg (Allemagne).