Le président turc. | Umit Bektas / REUTERS

C’est le premier volet de la révision constitutionnelle validée par le référendum du 16 avril. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a réintégré, mardi 2 mai, le parti islamo-conservateur au pouvoir presque trois ans après l’avoir quitté.

M. Erdogan, qui avait officiellement coupé ses liens avec le Parti de la justice et du développement (AKP) lorsqu’il fut élu président en 2014, a signé un document officialisant son retour dans cette formation lors d’une cérémonie au siège du parti.

Accueilli en grande pompe au siège de l’AKP, qu’il a cofondé en 2001, il a ainsi mis en œuvre avec cette signature le premier volet de la révision constitutionnelle, selon lequel le président peut désormais intégrer un parti politique. Cette mesure est la première du texte à être appliquée, la plupart de ses dispositions entrant en vigueur en 2019.

« Bienvenue. Vous nous avez honorés », a déclaré le premier ministre, Binali Yildirim, s’exprimant après la signature du document.

Reprendre la tête du parti

Une fois redevenu membre de l’AKP, M. Erdogan doit en briguer la présidence lors d’un congrès extraordinaire le 21 mai, y remplaçant Binali Yildirim, qui dirige le parti depuis 2016. « Lors du congrès, une élection aura lieu et nous prévoyons que notre président de la République sera élu à la tête du parti », a déclaré lundi le porte-parole de l’AKP, Yasin Aktay.

Même s’il n’en était plus membre depuis son élection à la présidence, M. Erdogan a dans les faits continué, dans une certaine mesure, de tenir les rênes de l’AKP, un parti qui domine le paysage politique turc depuis quinze ans.

Le référendum sur la révision constitutionnelle renforçant les prérogatives du président a été remporté par le camp du oui avec 51,41 % des voix. L’opposition conteste ce résultat, dénonçant notamment la décision du Haut Conseil électoral (YSK), le jour du scrutin, de compter comme valides des bulletins de vote non marqués du sceau officiel.

Ses recours ayant été rejetés à la fois par l’YSK et le Conseil d’Etat, le principal parti d’opposition (CHP, social-démocrate) a annoncé la semaine dernière vouloir saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).