Facebook reconnaît manquer de femmes dans les postes à responsabilité de l’entreprise. | Noah Berger / AP

La question du sexisme dans la Silicon Valley a de nouveau été mise sur la table mardi 2 mai, par un article du Wall Street Journal. Ce dernier s’est procuré une étude réalisée en interne par un membre de l’équipe de programmation de Facebook, selon laquelle les lignes de code informatique produites par les ingénieures de l’entreprise sont plus souvent rejetées que celles produites par les hommes.

Selon cette analyse — dont on ne connaît pas l’auteur, une ingénieure qui a, selon le Wall Street Journal, travaillé plusieurs années pour le réseau social —, le code des femmes connaît 35 % de rejet en plus que celui des hommes. Leur code reçoit en moyenne 8,2 % de commentaires en plus, et met également plus de temps (3,9 %) à être revu.

Une question de statut hiérarchique

Dans un communiqué transmis au journal américain, Facebook remet en question la légitimité de cette étude, la jugeant « inexacte », et fondée sur « des données incomplètes ». La publication de cette première analyse, en interne et à l’iniative de cette employée, avait poussé l’entreprise à lancer une étude du même type, rapporte le Wall Street Journal, sans que les résultats soient rendus publics. La conclusion, réaffirmée mardi par un porte-parole de Facebook dans les colonnes du Guardian, différait :

« Toute différence significative basée sur les données complètes est à l’évidence attribuable non pas au genre mais au statut hiérarchique de l’employé. En fait, cette différence réaffirme simplement un défi dont nous avons déjà parlé : la représentation actuelle de femmes ingénieures dans les postes à responsabilité, chez Facebook et dans l’industrie en général, est loin de ce qu’elle devrait être. »

En clair, si le code des femmes n’est pas traité de la même manière, ce n’est pas en raison de leur genre, mais de leur position dans l’entreprise — dépendante, elle, de leur genre —, estime Facebook.

33 % de femmes chez Facebook

En juillet 2016, l’entreprise publiait des chiffres sur la diversité de ses employés. 33 % d’entre eux sont des femmes, mais elles ne sont que 17 % à occuper des postes directement liés à la technique. Elles sont 27 % à occuper des postes hiérarchiques — contre 23 % un an plus tôt, tient à souligner Facebook. Un manque de diversité récurrent dans les grandes entreprises du secteur, majoritairement composées d’hommes blancs.

L’an dernier, des chercheurs avaient analysé la façon dont le code produit par les femmes était traité sur la plate-forme collaborative GitHub. Le code de ces dernières était davantage approuvé que celui des hommes... à condition que leur genre ne soit pas identifiable. A l’inverse, le code produit par des femmes dont le genre est identifiable est moins accepté que celui des hommes.