« Si vous souhaitez être confirmé, ne vous attaquez pas aux grosses entreprises », s’est insurgée Mme Lopez dans une conférence de presse. | ERIK DE CASTRO / REUTERS

Regina Lopez, la ministre de l’environnement philippine, a perdu son poste, mercredi 3 mai, faute d’être confirmée dans ses fonctions par le Congrès.

Mme Lopez n’avait pas attendu sa confirmation pour déclarer la guerre à l’industrie minière, qu’elle accuse de corruption et d’atteintes graves à l’environnement. Elle a suscité maintes fois la « une » de la presse économique, en raison de l’impact sur les cours des matières premières de sa campagne visant à moraliser les pratiques du secteur minier aux Philippines.

Dans sa croisade, Mme Lopez avait tenté de fermer 28 des 40 mines philippines et d’annuler des dizaines de contrats. Le pays est le premier producteur mondial de nickel et un des grands exportateurs de cuivre.

Mais elle a trouvé face à elle une vive résistance du secteur minier, qui a mené un lobbying intense auprès de la commission des nominations du Congrès, en affirmant que la politique de Mme Lopez menaçait 1,2 million de Philippins dépendant directement ou indirectement de l’activité minière. La Chambre des mines a salué dans un communiqué la décision de la commission.

Bras de fer avec les grandes entreprises

Depuis dix mois qu’elle siégeait au gouvernement, elle avait toujours bénéficié du soutien sans faille du président Rodrigo Duterte. Pour autant, la commission parlementaire compétente a refusé mercredi de valider sa nomination.

« Si vous souhaitez être confirmé, ne vous attaquez pas aux grosses entreprises, s’est insurgée Mme Lopez dans une conférence de presse. Les parlementaires ont tort de ne pas défendre les droits de chaque Philippin, mais de défendre au contraire les grandes entreprises. Ce n’est pas bien. »

Il est rare que le Congrès refuse les nominations, en particulier quand, comme c’est le cas actuellement, le président a la majorité dans les deux chambres. Mme Lopez est cependant la seconde ministre balayée par les parlementaires, après Perfecto Yasay, qui avait été nommé aux affaires étrangères.