Marine Le Pen, à Paris, le 2 mai. | LAURENCE GEAI POUR "LE MONDE"

Après son revirement sur la sortie de l’euro, Marine Le Pen a-t-elle revu ses priorités sur la retraite ? La candidate du Front national à la présidentielle, a affirmé, mardi soir 2 mai sur LCI, que « le retour à l’emploi » était nécessaire pour rendre effective, « probablement à la fin du quinquennat », la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations. Réforme qu’elle entendait jusque-là mener presque immédiatement.

« Elle sera effective probablement à la fin du quinquennat parce que nous devons évidemment mettre en œuvre le retour à l’emploi » pour pouvoir financer cette mesure, a-t-elle affirmé dans l’émission « Facebook Lounge » de LCI. « J’essaie et j’essaierai de faire en sorte qu’à la mi-quinquennat, on arrive à ça. En tout cas, à la fin du quinquennat, ça sera fait, c’est sûr », a promis la candidate.

« 17 milliards d’euros »

Le 11 avril, Mme Le Pen avait présenté, dans une vidéo, les « 10 mesures concrètes, d’effet immédiat sur votre quotidien », qu’elle prendrait « dans les deux premiers mois de [son] mandat », « tout de suite ». Le « rétablissement de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation » était la sixième mesure citée.

Aujourd’hui, un salarié du privé peut partir à la retraite à 62 ans s’il a cotisé 41,5 ans (une durée progressivement allongée à 43 ans pour la génération 1973).

Sur LCI mardi, la candidate du FN a estimé qu’« on culpabilise souvent les Français en disant “ça [le retour à la retraite à 60 ans] coûte une fortune” ». « En réalité, ça coûte 17 milliards d’euros. Une baisse de trois points du chômage, c’est 25 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat », selon elle.

« Sortie de l’euro, retraite à 60 ans… C’est la valse-hésitation au FN. Comment voter pour une candidate qui se renie avec autant de cynisme ? », a réagi mercredi l’ancien premier ministre et actuel maire LR de Bordeaux, Alain Juppé, sur son compte Twitter.