Gulbuddin Hekmatyar a traversé près de quatre décennies de guerre en Afghanistan en changeant régulièrement d’alliés. | PARWIZ / REUTERS

L’ex-moudjahidine anti-soviétique Gulbuddin Hekmatyar, leader du mouvement Hezb-e-Islami, a regagné Kaboul, la capitale afghane, jeudi 4 mai.

Son retour, à 67 ans, à bord d’un convoi de plusieurs centaines de voitures puissamment armées, mitrailleuses en batterie aux portières et sur les toits, consacre plus de sept mois après sa signature l’accord de paix avec le gouvernement d’Ashraf Ghani et la bénédiction de la communauté internationale, malgré les crimes qui lui sont reprochés. En février, le Conseil de sécurité des Nations unies a levé les sanctions visant le seigneur de guerre afghan, ouvrant la voie à son retour dans la sphère politique afghane.

Le leader pachtoune devait être reçu au palais présidentiel par le président Ghani pour une première poignée de main entre les deux hommes. Pour le gouvernement, l’accord de paix signé par visioconférence en septembre envoie un signe de sa capacité à rallier un opposant armé par la négociation. Hekmatyar a d’ailleurs joué le jeu, en appelant pour sa première réapparition en public samedi à Laghman, à l’est de Kaboul, les talibans à déposer les armes et « à rejoindre la caravane de la paix ».

Le « Boucher de Kaboul »

Gulbuddin Hekmatyar a traversé près de quatre décennies de guerre en Afghanistan en changeant régulièrement d’alliés. Ce furent le Pakistan, à plusieurs reprises, les moudjahidines soutenus par les Etats-Unis à l’époque de l’occupation soviétique, ou plus tard les talibans, même s’il semble avoir gardé ses distances avec eux ces dernières années.

Pour beaucoup, il restera à jamais le « Boucher de Kaboul ». Les combattants du Hezb-e-Islami sont accusés d’avoir tué des milliers de civils lors du pilonnage de Kaboul en 1994 pendant la guerre qui les opposait notamment aux hommes du commandant Ahmed Chah Massoud, ou encore d’avoir participé aux côtés des talibans et d’Al-Qaida à des attaques contre les troupes étrangères de l’OTAN et les forces gouvernementales.