Promotion et défense des étudiants (PDE) a décidé d’attaquer en justice le tirage au sort à l’université. L’organisation étudiante annonce, vendredi 5 mai, qu’elle dépose un recours devant le Conseil d’Etat contre la circulaire entérinant l’utilisation, en dernier ressort, du tirage au sort pour départager les candidats à l’entrée de la licence, seule filière de l’enseignement supérieur public où la sélection est interdite.

Le ministère de l’éducation nationale a publié, fin avril, ce texte au Bulletin officiel afin de sécuriser juridiquement cette pratique, que plusieurs arrêts de tribunaux administratifs ont jugée sans fondement. « Cette circulaire, c’est de la communication, de la poudre de perlimpinpin, dénonce maître Florent Verdier, mandaté par PDE, qui va déposer le recours dans les jours qui viennent. Elle ne constitue aucunement la réglementation qu’exige le Code de l’éducation, et ne précise même pas comment ce tirage au sort sera mis en œuvre. » L’avocat, qui a porté de nombreux dossiers en justice contre la sélection en master, espère une réponse du Conseil d’Etat d’ici la fin du mois de mai.

Le gouvernement a d’abord tenté de légaliser ce tirage au sort en janvier, avec un arrêté. Mais face aux protestations des élus de la communauté universitaire, il a reculé. La publication de la circulaire a de nouveau suscité la colère des syndicats étudiants, enseignants et des présidents d’université.

Mais si tous sont opposés à une loterie jugée absurde, ils défendent des solutions très différentes : les présidents d’université demandent le droit de fixer des prérequis à l’entrée de la licence, tandis que les représentants des étudiants s’opposent à une sélection et plaident d’abord pour une augmentation des capacités d’accueil des universités, grâce à des investissements de l’Etat.

Le boom démographique, avec plus de 30 000 étudiants supplémentaires chaque rentrée universitaire, et ce depuis plusieurs années, a conduit les établissements à fixer des capacités d’accueil limitées dans les licences les plus demandées. Et lorsque le nombre de places est inférieur au nombre de candidats, un tirage au sort est mis en œuvre en dernier recours.

La filière la plus touchée est celle des sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), suivie de la psychologie : 3 500 bacheliers qui avaient émis leur premier vœu sur la plate-forme d’admission postbac (APB) en direction de ces filières n’y ont pas obtenu la place espérée à la rentrée 2016, par le seul effet du hasard.