Plusieurs attaques informatiques ont visé, ces derniers mois, le site de campagne de Marine Le Pen, Marine2017.fr, poussant l’association de financement de la candidate à déposer plainte le 28 mars, a indiqué au Monde le parquet de Nanterre, confirmant ce qu’avançait le Front national dans un communiqué publié jeudi 4 mai.

Dans le cadre de l’enquête de police, lancée pour « atteinte à un système de traitement automatisé de données » et confiée à l’unité d’élite de la police nationale en matière d’investigations numériques, un individu a été placé en garde à vue puis remis en liberté, selon le parquet. Dans son communiqué, le FN se félicitait de l’arrestation d’un individu « proche des milieux d’extrême gauche », une affiliation qui n’est « pas avérée » à ce stade, toujours selon le parquet.

Des offensives classiques

La plupart de ces offensives étaient très classiques pour un site aussi exposé que celui de la finaliste frontiste de l’élection présidentielle. Il s’agit en effet d’attaques en déni de service, qui consistent à saturer un site de connexion pour le paralyser. Des « tests de vulnérabilité non autorisés » ont aussi été repérés, a expliqué au Monde Gaëtan Bertrand, le responsable numérique de la campagne de la candidate d’extrême droite. Autrement dit, des internautes curieux ont tenté de repérer d’éventuelles failles dans le site de Mme Le Pen ; l’équivalent de tenter d’actionner des poignées de portes pour voir si elles sont verrouillées.

Selon M. Bertrand, l’un des pirates à l’origine d’une attaque en déni de service a commis « une erreur », qu’il ne souhaite pas révéler, permettant aux informaticiens chargés du site de Marine Le Pen de recueillir « un grand nombre d’informations », notamment son adresse IP, l’identifiant de sa connexion sur le réseau. Une information cruciale, si elle est fiable, pour remonter, via le fournisseur d’accès à Internet, à l’identité réelle de l’individu. Le parti frontiste a ensuite transmis, avec sa plainte, les éléments recueillis, notamment l’adresse IP. Selon le responsable frontiste, des informations relatives à « quatre ou cinq » personnes ont été fournies par le parti dans sa plainte à la police.

L’individu appréhendé par la police a lancé, toujours selon M. Bertrand, deux attaques contre le site de la candidate frontiste. La première, le 22 mars, a rendu le site indisponible pendant vingt minutes. La seconde offensive, lancée le 23 avril, jour du premier tour de l’élection, a été déjouée.