Signature de l’accord d’Astana en présence de représentants de la Russie, de l’Iran et de l’ONU à Astana (Kazakhstan), le 4 mai 2017. | STANISLAV FILIPPOV / AFP

Les violences étaient en net recul samedi dans plusieurs provinces de Syrie au début de la mise en place d’un accord conclu entre la Russie, l’Iran et la Turquie en vue d’une trêve durable, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

« Hormis quelques combats et bombardements dans la nuit et ce [samedi] matin dans les provinces de Hama, Damas [Centre] et Alep [Nord], la violence a nettement reculé dans les secteurs concernés par l’accord », a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, qui dispose d’un large réseau de sources en Syrie.

Le mémorandum prévoyant des « zones de désescalade » en Syrie, signé jeudi entre Moscou et Téhéran, parrains du régime, et Ankara, qui soutient les rebelles, devait commencer à être appliqué samedi à minuit (vendredi à 23 heures à Paris), selon le vice-ministre de la défense russe, Alexandre Fomine.

D’ici au 4 juin, les trois pays garants de l’accord doivent délimiter quatre « zones de désescalade », réparties sur des secteurs de huit provinces syriennes, pour une validité de six mois. L’accord n’entrera donc réellement en vigueur que le 4 juin, lorsque ces zones seront précisément définies.

Espoir d’une trêve durable

Le texte ne prévoit toutefois pas explicitement si les combats doivent immédiatement s’arrêter et ni le régime syrien ni les rebelles n’ont annoncé qu’ils cessaient les hostilités. L’opposition syrienne a fait part vendredi « de ses préoccupations au sujet de l’ambiguïté » de cet accord qui, selon elle, « n’offre pas toutes les garanties nécessaires et manque de mécanismes de vérification ».

En plus de l’instauration d’une trêve durable, le mémorandum vise également à améliorer la situation humanitaire et à créer les « conditions pour faire avancer le processus politique », alors que la guerre en Syrie a déjà fait plus de 320 000 morts en six ans.

Les « zones de désescalade » seront doublées de « zones de sécurité », avec postes de contrôle et centres de surveillance tenus conjointement par « les forces des pays garants » et possiblement « d’autres parties ». Dans ces zones, les forces gouvernementales et les groupes armés de l’opposition devront cesser d’utiliser tout type d’armes y compris l’aviation.

Le document exclut les « groupes terroristes », définis comme l’organisation Etat islamique (EI), « le Front Al-Nosra » (ancien nom désignant l’actuel Front Fateh Al-Cham) et tous les groupes, entités et individus qui leur sont affiliés.