Emmanuel Macron bientôt poursuivi pour accusations d’informations mensongères ? C’est ce qu’ont laissé entendre les médias russes Russia Today (RT) et l’agence Sputnik, proches du Kremlin. Leur rédactrice en chef Margarita Simonyan a ainsi annoncé, vendredi 5 mai, son intention de porter plainte contre le candidat à la présidentielle française. « Nous n’en pouvons plus de leurs mensonges. Nous allons les poursuivre », a-t-elle affirmé sur Twitter, sans préciser à quelle procédure les deux organes de presse avaient l’intention de recourir.

En février, M. Macron avait dénoncé des « attaques répétées » sur son site de campagne émanant notamment d’Ukraine, ainsi que la propagation de rumeurs ou de « propos infamant » à son endroit par les sites internet publics Sputnik et RT en français. Le porte-parole du chef de file du mouvement En marche !, Benjamin Griveaux, avait lui directement mis en cause Moscou, l’accusant d’avoir « choisi ses candidats » et notamment Marine Le Pen, la représentant du Front National. Le Kremlin avait catégoriquement démenti ces accusations, affirmant n’avoir « jamais eu l’intention de gêner les affaires intérieures d’un pays ».

Compte offshore

L’ancien ministre de l’économie a porté plainte, jeudi, après que sa rivale d’extrême droite a affirmé pendant le débat télévisé de l’entre-deux-tours qu’il détenait un compte offshore aux Bahamas. L’entourage de M. Macron a déclaré que l’information avait été massivement relayée par des comptes proches de Sputnik et Russia Today et d’autres sites favorables au président russe Vladimir Poutine. La justice a ouvert une enquête pour savoir d’où provenait la rumeur.

Sputnik News a démenti vendredi soir ces accusations, soulignant dans un communiqué n’avoir rien publié sur cette rumeur pendant le duel de mercredi soir et seulement relayé le lendemain un article sur la plainte déposée par le candidat. « La mention de Sputnik et de RT par le QG de M. Macron dans le contexte de l’enquête n’est pas du tout justifiée. C’est un exemple marquant de la naissance d’un faux qui a pour objectif de tromper la confiance des lecteurs », écrit ainsi l’agence russe, concluant sur son « intention de consulter ses avocats ».