L’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva lors du congrès du Parti des travailleurs à São Paulo, au Brésil, le 5 mai. | STRINGER / REUTERS

Luiz Inácio Lula da Silva avait « pleinement connaissance » de l’existence du réseau de pots-de-vin chez Petrobras : il le dirigeait. C’est ce qu’a affirmé, vendredi 5 mai, un ex-directeur du groupe pétrolier brésilien. Renato Duque a ainsi assuré devant le juge Sergio Moro qu’il avait rencontré l’ancien président au moins à trois reprises en 2012, 2013 et 2014, dans une déclaration filmée diffusée par les principaux médias du pays.

« A ces trois occasions, il a été clair, très clair pour moi, (…) qu’il avait le commandement » du réseau autour de Petrobras, a affirmé l’homme, qui purge une peine de prison de plus de 50 ans pour corruption passive et blanchiment d’argent. Ces graves accusations ont été immédiatement démenties par un des conseils de l’ancien chef de l’Etat (2003-2010), qui y voit une tentative de « négocier de futurs avantages en échange d’accusations frivoles ».

Cinq procédures judiciaires

Lula doit être entendu le 10 mai par le juge Sergio Moro, à la tête de l’enquête « Lavo Jato », qui éclabousse une grande partie de la classe politique brésilienne. Le leader emblématique de la gauche latino-américaine, fondateur du Parti des travailleurs (PT), est soupçonné d’avoir reçu un triplex du constructeur OAS en remerciement d’avantages supposés accordés à l’entreprise dans des contrats avec le groupe d’Etat Petrobras.

Au total, il affronte cinq procédures judiciaires différentes dans cette enquête tentaculaire, la justice l’accusant d’avoir dirigé le réseau de pots-de-vin autour du géant pétrolier. Malgré ces accusations, qu’il nie fermement, il est le grand favori des prochaines élections générales d’octobre.