Présidentielle 2017 : battue, Marine Le Pen annonce « une transformation profonde » du FN en vue des législatives
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Emmanuel Macron est devenu, dimanche 7 mai, le nouveau président de la République française, en remportant le second tour de l’élection avec 65,8 % des voix, contre 34,2 % pour Marine Le Pen.

La candidate frontiste a reconnu sa défaite quelques minutes après les résultats. Marine Le Pen a affirmé avoir eu un échange téléphonique avec le nouveau président pour le féliciter de sa victoire, et lui a « souhaité de réussir ». Elle en a profité pour remercier les électeurs qui lui ont « fait confiance », promettant au passage une « transformation profonde » du Front national :

« Par ce résultat historique et massif, les Français ont fait de l’alliance des patriotes la première force d’opposition. »

« Constituer une nouvelle force politique »

« Le premier tour a entériné une décomposition majeure de la vie politique française par l’élimination des partis anciens », a-t-elle dit dans une allusion au Parti socialiste et aux Républicains, dont les candidats ont été évincés le 23 avril. « Ce second tour organise une recomposition politique de grande ampleur autour du clivage entre les patriotes et les mondialistes », a-t-elle ajouté.

« Le Front national, qui s’est engagé dans une stratégie d’alliance, doit lui aussi profondément se renouveler, afin d’être à la hauteur de cette opportunité historique et des attentes des Français. Je proposerai donc d’engager une transformation profonde de notre mouvement afin de constituer une nouvelle force politique que de nombreux Français appellent de leurs vœux. »

La présidente en congé du FN n’a pas donné de précision sur la forme que prendrait son parti à l’issue de cette « transformation ».

« Il faut que le FN se renouvelle profondément, il a déjà commencé, estime Philippe Olivier, conseiller et beau-frère de la candidate. Il est dans une stratégie d’alliance, c’est nouveau pour lui. Il y aura un congrès [probablement début 2018], je pense que le FN changera de nom, que les pratiques changeront, etc. »

« Cette question dépendra du congrès du parti »

Jean-Marie Le Pen a immédiatement réagi à la déclaration de sa fille, dans une réponse au Monde.

« Cette question dépendra du congrès du parti. Ça ne dépend ni de Marine Le Pen, ni de Florian Philippot, qui devrait être discret compte tenu de l’échec de ce soir. Florian Philippot ne peut pas faire le fier, ni proposer un changement de nom. Il doit se rappeler qu’il n’est qu’un hôte dans cette maison. »

Pour M. Le Pen, le score décevant de la candidate du parti d’extrême droite est dû à la mise en avant de thèmes centraux « comme l’euro, l’Europe et la retraite à 60 ans ».

Florian Philippot a répliqué instantanément à cette attaque sur le plateau de TF1.

« Ce n’est pas le président d’honneur de mon parti, il l’a exclu. Il a fait 18 % au second tour, c’est ça ? Il n’a pas de leçon à donner. C’est l’avis d’un citoyen comme un autre. (…) Nous, nous sommes fiers d’être souverainistes. »

« On a fait une très belle campagne sur le fond, sur les vrais enjeux, et aujourd’hui nous apparaissons comme la première force d’opposition à Monsieur Macron et à son gouvernement et dont je pense que la politique va être très dure pour les Français », a affirmé le numéro 2 du Front national.

Dupont-Aignan « assume »

De son côté, sur France 2, Nicolas Dupont-Aignan, qui avait rallié Marine Le Pen entre les deux tours de l’élection présidentielle, a dit qu’il « ne regrette pas son choix » et « l’assume par conviction ».

« Je félicite le nouveau président. Certes le nouveau président est très jeune, mais la politique qu’il va mener est très vieille. »