François Baroin arrive le 24 avril 2017 au siège du parti LR à Paris pour participer au bureau politique, au lendemain de l'élimination de François Fillon lors du premier tour de l'élection présidentielle. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE

Une élection qui n’est pas un plébiscite. Voilà le message lancé dimanche soir par le parti Les Républicains, après l’annonce de la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle. Avec 65,8 % des voix, le candidat d’En Marche s’est imposé face à la condidate du Front national, Marine Le Pen.

Mais la victoire est « sans envie ni enthousiasme », selon Laurent Wauquiez, vice-président du parti Les Républicains. « Pour la droite, l’heure n’est ni à la démission ni à la compromission. L’alternance est encore possible », a affirmé M. Wauquiez, en demandant à sa famille politique de se « mobiliser » pour les législatives.

A l’unisson, François Baroin, qui mènera la campagne de la droite pour les élections législatives, s’est dit prêt dimanche soir à se « battre » pour que la droite ait « une majorité absolue » lors du scrutin de juin.

« J’ai appelé à voter pour lui entre les deux tours mais ce soir je pense qu’il n’a pas bien lu, pas tout compris, je suis prêt (à devenir Premier ministre, ndlr) (...) si nous avons une majorité à l’Assemblée nationale, évidemment ».

« Je vais me battre aux côtés de nos candidats (...) pour une majorité absolue », a affirmé le président de l’Association des maires de France sur le plateau de France 2, soulignant qu’il était « évidemment dans l’opposition ». Avec les législatives, « il y aura un schéma complètement nouveau. (...) C’est dans cet esprit seulement que nous nous retrouverons avec M. Macron », a ajouté le responsable LR en réponse à une question sur une éventuelle cohabitation.

« Le clivage droite-gauche n’est pas mort »

De son côté, Valérie Pécresse a estimé que la droite et le centre, qui peuvent « gagner » les élections législatives, ne doivent « pas laisser Emmanuel Macron seul face aux extrêmes ». Le candidat d’En Marche! doit sa victoire « à la volonté de millions de Français de faire barrage à l’extrême droite et non à une adhésion à son projet », déclare-t-elle également dans un communiqué, ajoutant que « le clivage droite-gauche n’est pas mort ».

Très présent dans la campagne de l’entre-deux tours, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur Christian Estrosi s’est félicité dimanche soir dans un communiqué de la victoire « nette et indiscutable » d’Emmanuel Macron, mais a promis « dès demain » de se mobiliser « pour faire gagner nos candidats aux élections législatives qui ont eu une attitude républicaine et sans ambiguïté face au Front national ».

Le Maire, une voix discordante

En revanche, Bruno Le Maire s’est nettement distingué dimanche soir, affirmant être prêt à « travailler dans une majorité de gouvernement » autour du nouveau président de la République. Pour l’ancien ministre « entre une logique partisane et une logique d’intérêt général, entre une logique sectaire et une logique au service de la nation, mon choix est fait depuis très longtemps. L’heure est trop grave pour le sectarisme et le côté partisan, l’heure est à la France et à l’intérêt général ».

« Je suis un homme de droite et je le renvendique. Mais y a-t-il une incompatibilité majeure avec le projet d’Emmanuel Macron? Non. Mettons de côté nos querelles partisanes pour faire de ce quinquennat un quinquennat utile pour la France ! »

Dans la foulée, François Baroin a prévenu que si Bruno Le Maire entrait au gouvernement il aurait « un candidat LR face à lui » aux élections législatives. « De fait il quitte la famille, de fait il appartient à En Marche! », a ajouté M. Baroin.

Présidentielle 2017 : la victoire d’Emmanuel Macron en 5 étapes
Durée : 04:49