Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, le 16 mars, à Berlin. | Soazig de la Moissonniere / IP3 PRESS/MAXPPP

En Allemagne, la victoire d’Emmanuel Macron, qui a joui ces dernières semaines d’une presse extrêmement favorable, a été sans surprise accueillie avec enthousiasme par la plupart des forces politiques. Il était 22 h 05, dimanche soir 7 mai, quand le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a fait savoir sur son compte Twitter que celle-ci avait « téléphoné » au nouveau président de la République « pour lui adresser ses plus vives félicitations ».

D’abord en allemand, le message a ensuite été publié en français :

« Elle a salué l’engagement pour une Europe unie et ouverte dont il a fait preuve lors de sa campagne électorale. Les électeurs français ont donc aussi clairement opté en faveur de l’Europe. La chancelière se réjouit à l’idée de collaborer avec le nouveau président, dans la confiance et dans l’esprit de l’amitié franco-allemande traditionnellement étroite. »

Au Parti social-démocrate (SPD), la tonalité a été la même. « Félicitations, Emmanuel Macron. Et maintenant construisons une Europe plus forte ensemble ! », a tweeté Martin Schulz, le nouveau président du SPD, qui veut succéder à Mme Merkel à la chancellerie à l’issue des élections législatives du 24 septembre.

Outre-Rhin, la victoire d’Emmanuel Macron a également été saluée par le parti libéral-démocrate (FDP). « Nous avons maintenant à l’Elysée un partenaire qui veut rendre l’Europe meilleure et ne veut pas la liquider », a réagi son président, Christian Lindner qui, à 38 ans, un an de moins que M. Macron, espère que son parti sera à nouveau représenté au Bundestag en septembre, après en avoir été chassé lors des législatives de 2013.

« Tâche gigantesque »

Du côté des écologistes, la réaction a été plus tempérée. « Emmanuel Macron a maintenant pour tâche gigantesque de restaurer la confiance sur la scène politique française. Sinon, le risque est de voir le Front national se renforcer encore davantage pendant son quinquennat », ont commenté Katrin Göring-Eckardt et Cem Özdemir, qui conduiront la campagne des écologistes pour les législatives du 24 septembre.

Sans surprise, le parti de gauche radicale Die Linke a réagi quant à lui avec davantage encore de circonspection. « Les nombreux électeurs qui se sont portés sur Le Pen sont un signe alarmant pour l’Europe. (…) La casse sociale à laquelle on peut s’attendre avec Macron et les coups qu’il prévoit de porter au droit du travail risquent de renforcer Le Pen encore davantage », a averti Sahra Wagenknecht, la coprésidente du groupe Die Linke au Bundestag, qui avait pris position en faveur de Jean-Luc Mélenchon avant le premier tour.

Enfin, là encore sans surprise, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a été le seul à clairement saluer le score de Marine Le Pen. « Je me réjouis avec elle du signal qui a été envoyé aux dirigeants de l’Union européenne ainsi qu’aux politiciens allemands. Leur façon d’exclure et de stigmatiser les électeurs apparaît pour ce qu’elle est : une forme d’impertinence dictée par des considérations purement morales », a réagi Frauke Petry, la coprésidente de l’AfD.