Angela Merkel et François Hollande en chemin pour le restaurant Paris-Moskau, à Berlin, le 8 mai. | HANDOUT / REUTERS

Pour leur dernière rencontre avant qu’il quitte l’Elysée, elle avait choisi le Paris-Moskau. Lundi 8 mai, c’est dans ce restaurant berlinois voisin de la chancellerie qu’Angela Merkel et François Hollande ont, comme cela leur est souvent arrivé, partagé une escalope panée. Selon son entourage, la chancelière allemande « tenait à remercier le président français pour leur travail en commun au cours des cinq dernières années ».

Au cours de ce « dîner amical », selon les termes de M. Hollande, les deux dirigeants ont bien sûr parlé d’Emmanuel Macron. « L’intérêt commun de la France et de l’Allemagne est que le nouveau président réussisse. La chancelière et moi sommes parfaitement d’accord là-dessus », a confié le chef de l’Etat au Monde, avant de décoller une dernière fois de Berlin à bord de son Falcon, cette fois sans que l’avion soit frappé par la foudre, comme cela avait été le cas la première fois que M. Hollande avait rendu visite à la chancelière, le 15 mai 2012, au soir de sa prise de fonction.

« Quelqu’un de droit »

Après avoir pris congé de celle qu’il s’est mis, au fil du temps, à appeler « Angela » lors de leurs innombrables conférences de presse communes, M. Hollande reconnaissait avoir ressenti une certaine « émotion » lors de cet ultime repas lors duquel il a aussi été beaucoup question de l’Ukraine et de l’avenir de la zone euro. « Malgré nos différences politiques, Mme Merkel a toujours recherché le compromis, assure M. Hollande. Avec la France, quand nous connaissions des difficultés budgétaires, elle a permis de ne pas nous mettre sous la contrainte de la Commission européenne. Avec la Grèce, elle a voulu trouver une solution pour que le pays reste dans la zone euro. Mme Merkel est quelqu’un de droit et qui n’est jamais dans l’ambivalence ».

Et puis il y a les épreuves. « Je n’oublierai jamais sa réaction extrêmement chaleureuse quand elle est venue à Paris après les attentats de janvier 2015, confie M. Hollande. Nous avons partagé aussi d’autres événements tragiques qui nous ont rapprochés, comme l’accident d’avion de la Germanwings. C’est aussi dans ces moments-là que se nouent des relations qui ne sont pas seulement politiques, mais qui ont également une dimension affective. »