Il s’était d’abord fait passer pour une victime des attentats de Paris, puis de celui de Nice. Un trentenaire déjà condamné deux fois en première instance, a de nouveau été condamné, mardi 9 mai, à cinq ans de prison par la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour le volet parisien de ses escroqueries.

Sasa Damjanovic, 36 ans, a été maintenu en détention par la cour d’appel, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) une source judiciaire. En première instance, au début d’avril, l’homme avait été condamné à six ans de prison. Sa femme, qui n’avait pas fait appel dans ce dossier, avait pour sa part été condamnée à trois ans de prison pour avoir, elle aussi, prétendu être victime des attentats de Paris.

Le couple, domicilié à Cannes, avait ensuite été condamné le 19 avril par le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes) à respectivement quatre ans de prison pour elle et six ans pour lui, pour avoir récidivé en se faisant passer pour des victimes de l’attentat de Nice. Les deux escrocs, parents de deux jeunes enfants, s’étaient aussi vus interdits de séjour dans les Alpes-Maritimes pendant cinq ans.

30 000 euros d’indemnisation

Ils ont été reconnus coupables de tentative d’escroquerie au préjudice du Fonds de garantie des victimes du terrorisme et d’autres infractions (FGTI), l’organisme public chargé d’enregistrer les demandes d’indemnisation des victimes d’attentat.

L’attention des services du FGTI avait été attirée lorsque ce couple de nationalité française était venu déposer un dossier pour l’attentat de Nice alors qu’il avait déjà été indemnisé, à hauteur de 30 000 euros chacun, pour ceux de Paris.

Face à cette coïncidence troublante, la justice, saisie par le FGTI, avait alors ouvert une enquête qui avait permis de confondre le couple, des relevés téléphoniques attestant de leur présence sur la Côte d’Azur le 13 novembre 2015, soir des attentats parisiens, et non près du Stade de France comme ils le prétendaient.

Le soir de la Fête nationale, alors qu’ils étaient à Cannes, ils s’étaient précipités à Nice, vingt minutes après l’annonce de l’attentat, pour déposer un dossier à l’hôpital Pasteur, expliquant avoir été victimes de la bousculade due à l’attaque du camion bélier.