Si les partis s’en tiennent à leurs consignes, il ne devrait pas y avoir – sauf pour le MoDem – de candidat aux législatives avec une double étiquette. La République en marche ! n’empêche en effet pas ses candidats de rester membre de leur ancienne formation politique, mais le Parti socialiste et Les Républicains ne l’entendent pas de cette oreille. Rappel des règles édictées par chacun.

Ce que dit La République en marche !

« Si vous souhaitez soutenir le projet présidentiel, vous vous inscrivez au mouvement En marche !, sur le site En marche !, vous allez à la préfecture sous l’étiquette En marche ! », a rappelé le secrétaire général du mouvement, Richard Ferrand, lundi 8 mai, à l’attention des aspirants à l’investiture du mouvement du nouveau chef de l’Etat. Ceux qui souhaitent se présenter sous la bannière du parti seront donc tenus de participer à la majorité présidentielle en siégeant au sein de son groupe. L’argent qui sera versé par l’Etat pour leur élection sera dirigé vers les caisses de La République en marche. Seule exception : les élus MoDem qui, investis sous leur propre étiquette, pourront avoir un groupe parlementaire à part mais prendront part à la majorité.

Rien toutefois n’empêche les élus qui se présentent sous l’étiquette de La République en marche ! de conserver leur carte d’adhérent à un autre parti. Vendredi 5 mai, Emmanuel Macron avait notamment assuré qu’il ne demanderait « à personne de déchirer sa carte ». Mais les partis ont une tout autre vision des choses.

Ce que dit le PS

« Il n’y aura pas de candidats avec deux étiquettes différentes. Ceux qui se présentent avec l’étiquette En Marche ! auront un candidat (PS, NDLR) face à eux », a confirmé à la presse le député Pascal Cherki, proche de Benoît Hamon, à la sortie du bureau national du
Parti socialiste mardi. Cette mise au point visait notamment l’ancien premier ministre Manuel Valls, qui a affirmé mardi matin qu’il serait « candidat de la majorité présidentielle » en juin et qu’il souhaitait « (s’)’inscrire » dans le mouvement d’Emmanuel Macron. Dans ces conditions, « impossible » de conserver sa carte au PS tout en revendiquant l’étiquette En marche !, lui avait rétorqué le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.

Ce que disent Les Républicains

Même discours du côté du parti Les Républicains. François Baroin, qui mène la campagne de la droite et du centre pour les législatives, a ainsi prévenu Bruno Le Maire, député de l’Eure qui envisage de prendre l’étiquette du mouvement, qu’il serait exclu de la « famille » de droite s’il rejoignait un gouvernement Macron. S’il endossait ces couleurs pour les législatives, M. Baroin a également prévenu qu’il aurait un candidat LR face à lui. Une ligne partagée par l’UDI qui a conclu un accord avec LR début mars qui octroie plusieurs dizaines de circonscriptions à la formation centriste.