Selon les autorités américaines, aucun signe de fuite radioactive n’a été constaté « pour le moment » après l’effondrement mardi 9 mai d’un tunnel rempli de substances contaminées près d’un site nucléaire dans l’Etat de Washington, aux Etats-Unis, qui a entraîné l’évacuation ou le confinement de centaines d’employés.

« Il y a des inquiétudes à propos d’un affaissement dans le sol couvrant un tunnel ferré près d’une ancienne installation de produits chimiques, a déclaré le département américain de l’énergie dans un communiqué. Les tunnels contiennent des substances contaminées. (…) Les secouristes sont en train de s’approcher près de la zone où le sol s’est affaissé pour de plus amples inspections visuelles. »

Des employés évacués

Les employés du complexe nucléaire de Hanford, à environ 300 kilomètres au sud-ouest de Seattle, ont été évacués et ceux travaillant dans des bâtiments un peu plus éloignés ont reçu une alerte de leurs responsables au petit matin leur demandant de s’assurer que les ventilations étaient fermées et de « s’abstenir de manger et de boire ».

Les autorités ont lancé les opérations d’urgence mardi à 8 h 26, heure locale (15 h 26 GMT). Elles assurent que personne n’a été blessé. Les inspecteurs et secouristes sur place ont découvert un pan de terrain d’environ 6 mètres affaissé au-dessus d’un tunnel. Celui-ci se trouve près de l’installation d’extraction de plutonium et d’uranium nommée « Purex ».

« L’affaissement dans le sol a été découvert lors d’une inspection de routine. Les tunnels font des dizaines de mètres de long et sont enfouis à environ 2,40 mètres sous le sol », ont précisé les autorités. Des travaux sur une route située près du tunnel ont pu provoquer des vibrations qui ont conduit à son effondrement, selon des médias locaux.

Le dernier réacteur fermé en 1987

Le site de Hanford, vaste comme quinze fois Paris, et situé le long de la rivière Columbia, avait été à l’origine utilisé pour produire le plutonium utilisé dans les deux bombes nucléaires larguées sur le Japon en 1945, qui ont précipité la fin de la seconde guerre mondiale.

Par la suite la production nucléaire du site avait été augmentée durant la guerre froide, mais le dernier réacteur a été fermé en 1987. En février 2013, des fuites y avaient été détectées sur au moins six citernes de stockage souterraines contenant des déchets nucléaires.

Jusque dans les années 1960, Hanford relâchait directement ses déchets dans la nature : les pouvoirs publics ont reconnu que plus de 3,8 millions de litres de boues radioactives avaient fui, une partie entrant dans le sol.

Les autorités fédérales et de l’Etat avaient conclu un accord en 1989 pour nettoyer le site et ses 177 cuves. Le groupe français Areva, associé à la gestion du site depuis 2008, a un décompte un peu différent et parle de 170 cuves contenant 200 000 mètres cubes de déchets chimiques et radioactifs.